Nigeria: quand des prostituées échappent au trottoir... grâce à la mécanique

En France, la pénalisation des prostituées et de leurs clients fait débat. - -
Elle n'est pas politique, encore moins militante ou syndicaliste. Mais au Nigeria, son initiative fait écho. Sandra Agebor, alias "The Lady Mechanics", sobriquet pour être la première femme mécanicienne de son pays, s'attaque au fléau de la prostitution. Pour cela, la quadragénaire arrache les jeunes filles du trottoir en les formant au métier... de la mécanique.
Au Nigeria, peu de femmes occupent un emploi. Une pauvreté qui rend la tentation de la rue encore plus grande: près d'un quart des femmes nigérianes se seraient prostituées. Dans le pays ou à l'étranger, souvent en Europe.
"Mais pourquoi ne pas leur apprendre un métier?"
Un cas de figure que Sandra Agebor connaît trop bien. Nombre de ses proches sont tombées dans les réseaux mafieux de la prostitution. Un milieu intraitable, d'où l'on sort souvent détruit, et que la quadragénaire a décidé de freiner.
"Mais pourquoi ne pas leur apprendre un métier?", s'est-elle questionnée. "Ces filles ont besoin de véritable soutien. Je suis là dans ce pays pour les arracher de ce business et leur apprendre la mécanique. Et comme ça, elles sont plus productives, plus indépendantes et retrouvent leur dignité".
"The Lady Mechanics" a ainsi créé un réseau d'ateliers, avec l'ambition de former des centaines de jeunes femmes au métier de garagiste. Pendant trois ans, cinq jours par semaine, les élèves revêtent un bleu de travail, avant d'être embauchées par Sandra Agebor ou bien dans d'autres garages. D'après "The Lady Mechanics Initiative", l'association créée par la Nigériane, près de 150 femmes ont déjà été formées de cette façon.
Le projet ouvre de nouvelles perspectives d'avenir à ces jeunes femmes. Mais aussi de nouveaux espoirs: faire vivre leur famille en devenant, un jour, propriétaire d'un garage.