Opération Barkhane: les derniers militaires français ont quitté le Mali

Véhicule armé de l'opération Barkhane à Tombouctou, au Mali, le 14 décembre 2021 - FLORENT VERGNES / AFP
Une annonce qui marque bel et bien la fin de l'opération Barkhane au Mali. Alors qu'Emmanuel Macron officialisait le retrait des troupes françaises en février, les derniers militaires français ont quitté le pays après neuf ans de présence, annonce l'état-major des armées ce lundi.
"Ce jour, à 13 heures, le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi les frontières entre le Mali et le Niger", a annoncé l'état-major des armées dans un communiqué.
Les forces se sont redéployées hors du pays, est-il précisé, ainsi que l'avait annoncé Emmanuel Macron le 17 février. "La profonde transformation de l'opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien. Dans une logique de co-construction, les armées françaises continuent le combat contre le terrorisme au Sahel, en coordination avec nos partenaires africains et internationaux", indique le communiqué.
Poussés par une junte malienne hostile
Le 17 février dernier, constatant que "les conditions politiques et opérationnelles n'étaient plus réunies pour rester engagée au Mali", la France avait décidé de réorganiser le dispositif de l'opération Barkhane "en dehors du territoire malien", a rappelé l'Elysée.
La présence militaire au Sahel sera divisée par deux d'ici la fin de l'année, à 2500 militaires. Le Niger a accepté le maintien d'une base aérienne à Niamey et l'appui de 250 soldats pour ses opérations militaires à la frontière malienne. Le Tchad continuera à héberger une emprise française à N'Djamena et la France espère conserver un contingent de forces spéciales à Ouagadougou, la capitale burkinabè.
Poussés vers la sortie par une junte malienne hostile, les Français ont transféré ces six derniers mois toutes leurs emprises à l'armée malienne, dont la dernière, à Gao (Nord), ce lundi.
59 militaires français tués en neuf ans de présence
Au total, la France a dû sortir du Mali quelque 4000 containers et un millier de véhicules, dont des centaines de blindés, alors que le Sahel connaît une flambée de violences, que le groupe paramilitaire russe Wagner, nouvel allié de Bamako, peine à endiguer.
Plus de 2000 civils ont été tués au Mali, Niger et Burkina Faso depuis le début de l'année, soit déjà plus que les 2021 recensés pour toute l'année 2021, selon les calculs de l'AFP à partir d'une compilation de l'ONG spécialisée Acled.
En neuf ans de présence au Sahel, l'armée française a de son côté perdu 59 militaires.