Kinshasa: des morts dans des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre

Des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre ont fait plusieurs morts mardi pour la deuxième journée consécutive à Kinshasa, où l'opposition réclame le départ du président Joseph Kabila et la tenue d'une présidentielle.

Ces violences surviennent en plein "dialogue national", tentative pour sortir la République démocratique du Congo de l'impasse électorale dans laquelle le pays se trouve mais rejetée par la majeure partie de l'opposition, qui avait appelé à manifester lundi.

Des symboles de l'État attaqués

Renvoyant pouvoir et opposition dos à dos, l'Église catholique a condamné "fermement la violence d'où qu'elle vienne". La Conférence épiscopale nationale du Congo a annoncé qu'elle suspendait sa participation au "dialogue national" en cours, "par respect pour les victimes".

Selon des sources de sécurité privées et diplomatiques, une multitude d'affrontements entre forces de l'ordre et jeunes en colère a eu lieu dans les quartiers du centre et du sud de la capitale, les plus pauvres de cette mégapole de 10 millions d'habitants. Comme la veille, plusieurs symboles de l'État, comme des postes de police, ont été attaqués. Il y a eu aussi plusieurs pillages.

Joseph Kabila n'a pas le droit de se représenter

Ces violences, les pires depuis janvier 2015, ont commencé lundi matin en marge d'une manifestation à l'appel d'un "Rassemblement" d'opposition. La marche a rapidement dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre. L'opposition et le pouvoir se sont renvoyé la responsabilité des violences émaillées de pillages qui ont fait 50 morts selon le Rassemblement, 17 (3 policiers et 14 "pillards") selon les autorités. 

Selon la Constitution, le 20 septembre était la date limite pour convier les électeurs aux urnes pour la présidentielle, qui apparaît aujourd'hui impossible à tenir dans les temps. La loi fondamentale interdit à Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de se représenter.

C.H.A. avec AFP