Vol Paris-Le Caire: comment va se dérouler l'enquête?

Quelques heures après le crash du vol EgyptAir, avec à son bord 66 personnes, l'armée égyptienne et grecque ont lancé conjointement des recherches. Elles pourraient être rejointe par le BEA, le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour mener l'enquête.

On sait désormais où s'est abîmé l'appareil. Des traces de l'avion d'Egyptair MS804 ont été retrouvés au large de l'île grecque de Karpathos. Dès l'annonce de la disparition de l'avion, qui avait décollé à 23h09 de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, l'Egypte a dépêché des moyens de recherches pour tenter de retrouver l'appareil, notamment des secours civils. Des avions de reconnaissance ainsi que des bateaux ont été déployés en pleine nuit pour essayer de localiser le vol MS804. Des hélicoptères se sont aussi positionnés près de l'île de Karpathos pour tenter de secourir d'éventuels rescapés. 

Une zone particulièrement surveillée

L'ensemble des moyens de recherches pourraient permettre une localisation précise de l'appareil. "Il y a beaucoup de moyens qui vont être mis en place avec des navires de surface, avec des torpilles qui vont pouvoir sonder, les boites noires vont continuer d’émettre", rappelle Gérard Feldzer, le consultant aéronautique de BFMTV.

"On a quand même de grandes chances de retrouver plus rapidement cet avion que le Malaysia Airlines, qu’on n’a toujours pas retrouvé ou le Rio-Paris où il a fallu deux mois avant de repérer les débris", rappelle-t-il.

D'autant que la zone de recherche est largement fréquentée. "On est vraiment dans l’un des endroits les plus surveillé de la planète", détaille Ulysse Gosset, éditorialiste international de BFMTV. Satellites, bateaux militaires, de nombreuses technologies sont présentes dans cette zone située à proximité du Proche-Orient. "On peut imaginer même que les services de renseignements militaires égyptiens, israéliens ou américains, qui sont en permanence en train de surveiller la zone, ont plus d’informations", conclut-il.

La France à la disposition de l'Egypte

En France, au terme d'une réunion interministérielle, Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, a assuré que la France est "à la disposition des autorités égyptiennes avec nos moyens militaires". Dans le même temps, un enquête a été ouverte et a été confiée à la section de recherche de la gendarmerie des transports aériens. "C’est une vraie enquête judiciaire qui démarre car on a un soupçon d’attentat", décrypte Dominique Rizet, le consultant police-justice de BFMTV.

"L’enquête commence avec une audition de toutes les personnes qui ont approché cet avion. Le personnel de l’aéroport, les bagagistes qui ont chargé les bagages à l’intérieur de l’avion... On va fouiller dans la vie de toutes ces personnes qui ont eu un rapport avec cet avion qui a passé une heure à Roissy", détaille-t-il.

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pourrait être dépêché sur place alors que l'avion est un Airbus et que 15 Français se trouvaient à bord de l'appareil. "Le BEA a une grande expérience des recherches en mer, rappelle sur BFMTV Jean-Paul Troadec, ancien directeur de l'institution. Donc j’imagine qu’on va solliciter également l’expérience du BEA pour ça." Dans un second temps, après avoir récupéré des débris "des prélèvements sur les morceaux d’avion que l’on va retrouver" vont être réalisés pour savoir "si on trouve des traces d’explosif", explique Dominique Rizet. 

J.C.