Centrafrique: l'un des 4 militaires français accusés de viols placé en garde à vue

Militaires français photo d'illustration - AFP
L'un des 4 militaires français accusés de viols a été placé en garde à vue au cours d'une enquête en cours. Les 4 militaires français étaient entendus ce mardi à Paris dans l'enquête sur les soupçons de viols d'enfants lors d'un déploiement en Centrafrique, selon une source proche de l'enquête.
Quatre soldats de l'infanterie de Colmar
Convoqués dans les locaux de la gendarmerie prévôtale, les quatre soldats appartiennent au 152e régiment d'infanterie de Colmar (Haut-Rhin), a expliqué cette source, qui n'a pas précisé s'ils étaient entendus sous le régime de la garde à vue ou en audition libre.
L'enquête porte sur des accusations de viols commis dans un camp de déplacés entre décembre 2013 et juin 2014 visant 14 soldats français stationnés à Bangui.Début juillet, des enquêteurs français se sont rendus en Centrafrique pour interroger 11 enfants se disant victimes d'abus sexuels ainsi que des responsables d'associations et d'ONG.
Abus sexuels sur des enfants de 9 à 13 ans
L'employée de l'ONU, une Française en poste au Chili, qui a rédigé le premier rapport faisant état de ces accusations, doit être entendue mi-décembre après la levée de son immunité juridictionnelle par l'ONU, a expliqué une source proche de l'enquête. Révélé au printemps par le quotidien britannique The Guardian, son rapport fait état des témoignages de six enfants de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l'opération Sangaris, dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.
Depuis, d'autres enfants se sont déclarés victimes. Informé dès juillet 2014, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian avait saisi la justice française et lancé une enquête interne mais sans dévoiler l'affaire. Ce silence lui a été reproché lorsque le scandale a éclaté fin avril dans les colonnes du Guardian.
Enquête sur l'opération Sangaris
Début juin, Jean-Yves Le Drian a donné son feu vert pour que l'enquête interne de l'armée soit déclassifiée et transmise à la justice. L'opération française Sangaris, qui n'est pas sous commandement de l'ONU, a été déclenchée en 2013 pour stabiliser la situation en Centrafrique alors en proie au chaos, et tenter d'enrayer les tueries entre communautés chrétienne et musulmane. Au plus fort de sa présence elle a compté 2.000 hommes, des effectifs désormais réduits de plus de moitié.