In Amenas : la prise d’otage aurait-elle pu être évitée ?

Le groupe terroriste qui a mené la prise d’otage en Algérie n'avait pas fait mystère de ses intentions, dans une vidéo postée en septembre dernier.

La prise d’otage d’In Amenas aurait-elle pu être prévue par l'armée algérienne ? Dans une vidéo diffusée en septembre dernier, le groupe qui a mené la prise d’otage contre le site pétrolier se montrait particulièrement explicite sur ses intentions belliqueuses. Il menaçait ainsi de représailles plusieurs sites algériens en cas d’intervention de la France au Nord-Mali.

Des projets d’attentats contre des sites pétroliers étrangers sont même découverts il y a deux mois, lors de l’arrestation d’une partie des membres de ce groupe par la police algérienne

Et pourtant, aucune mesure de sécurité n’a été prise. Pourquoi ? "On peut imaginer plusieurs hypothèses", estime Jean-Charles Brisard, spécialiste du terrorisme. "Soit les Algériens ont eu sentiment d’avoir démantelé l’intégralité du réseau en novembre 2012, soit il y a eu un dysfonctionnement interne".

"Très difficile de contrer cette cellule"

Négligence, défaillance, la question se pose après l’attaque qui a causé la mort d’au moins 38 otages.

Pour Marwane Ben Yahmed, directeur de la rédaction de Jeune Afrique, c’est surtout grâce à sa petite structure que le groupe récemment créé par Mokhtar Bel Mokhtar a trompé la vigilance des services algériens.

"Ils ont des connexions et des infiltrations auprès d’Aqmi. Mais Bel Mokhtar, c’est une cellule autonome, de taille modeste. Il est très difficile de la contrer en particulier", explique-t-il à BFMTV.

Une enquête a été ouverte par le président Bouteflika. Selon certains spécialistes, plusieurs hauts gradés de des forces de sécurité algériennes pourraient faire les frais de cette affaire.

Thomas de Rochechouart et Jean-Baptiste Jacquet