"Il faut faire quelque chose": la fille de Boualem Sansal dénonce une "condamnation à mort"

Une situation vouée à l'échec? La fille de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal dénonce ce vendredi 29 août auprès de BFMTV une "condamnation à mort" envers son père, condamné à cinq ans de prison en appel notamment pour "atteinte à l'unité nationale", et qui se trouve en plein coeur d'une grave brouille diplomatique entre Paris et Alger.
"Je pense que c'est une condamnation à mort parce qu'il à 80 ans (...) Je ne sais pas dans quelle condition il est", s'inquiète Sabeha Sansal, qui a pourtant envoyé une lettre à l'Élysée pour demander la libération de son père.
Selon elle, Emmanuel Macron "ne lui à pas répondu personnellement ou publiquement". "Je ne pense pas qu'il fait tout ce qu'il peut faire... Il y a des schémas diplomatiques: il faut faire quelque chose", pousuit Sabeha Sansal, domiciliée à Prague et âgée de 51 ans.
"Une exigence politique et morale"
Depuis le début de l'incarcération Boualem Sansal, cette dernière assure qu'elle et sa soeur n'ont reçu aucune nouvelle de lui. Certaines personnes de son entourage lui conseillent d’aller directement à Alger pour essayer de le voir, mais cette dernière trouve ça dangereux, compte tenu de sa nationalité algérienne.
Dans les colonnes du Figaro, sa fille avait notamment pointé du doigt l'inaction du gouvernement français à l'encontre de la situation de son père. Pour elle, la France "a trop longtemps donné l’impression de traiter ce dossier avec prudence", ajoutant que "la France lui doit protection".
"Le président de la République adresse un message sans ambiguïté: la liberté de Boualem Sansal n’est pas une variable d’ajustement diplomatique, c’est une exigence politique et morale", a-t-elle assuré.
Boualem Sansal est emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre dernier. L'écrivain était poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, notamment "atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays".
Vague de soutien chez les politiques
Peu après son jugement, l'écrivain avait reçu une vague de soutien venant notamment de plusieurs politiques. La cheffe des députés du Rassemblement national Marine Le Pen avait elle aussi dénoncé une "condamnation à perpétuité", "compte tenu de son âge et de son état de santé".
Du côté de la gauche, la patronne des députés insoumis Mathilde Panot a réclamé à nouveau sa libération. Au PS, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol avait appelé "la diplomatie française" à "se déployer pour obtenir (la) libération" de Boualem Sansal.