La polémique autour de la sécurité des touristes au Cameroun enfle

Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement camerounais, à Yaoundé le 24 février 2013. - -
Les otages français ne sont toujours pas localisés depuis leur enlèvement, mardi dernier, à la sortie du parc de Waza au Nord du Cameroun. Chaque année 700.000 touristes, en majorité européens, français en tête, visitent cette zone surnommée "l'Afrique en miniature". Alors depuis cinq jours la polémique enfle: les voyageurs étaient-ils suffisamment bien informés des conditions dans l'extrême Nord du pays.
Eric Mathias Nguini Owana est politologue, spécialiste de géopolitique. Depuis des années, il suit l’évolution des groupes jihadistes au Nigeria. Selon lui, les ressemblances entre Nigeria et Cameroun du Nord sont extrêmement fortes. Et le risque de contagion islamiste a été sous-évalué.
"Jusqu’ici il n’y avait pas eu d’attaques ciblant des groupes d’étrangers. Cette menace était minorée. Le Cameroun a eu à gérer les actions de représailles de Boko Haram contre certains Camerounais", explique le politilogue.
Le Cameroun défend l'idée qu'il reste un pays stable
Création d’un bataillon léger d’intervention puis d’une brigade d’intervention rapide, le Cameroun a tenté de juguler les risques avec un succès relatif. Depuis l’enlèvement, le gouvernement a dû adapter son plan d’action.
"Désormais tous les sites touristiques sont sécurisés, gardés, ainsi que les tous les déplacements des touristes d’un site à l’autre qui sont escortés", déclare,Issa Tchiroma Bakary, porte-parole du gouvernement camerounais.
Pour développer son tourisme, le Cameroun défend l’idée qu’il reste un pays stable. Posture qui, selon certains experts, a pu induire en erreur le Quai d’Orsay. Depuis mardi, l’extrême Nord du pays est classé en zone rouge pour les touristes français.