À Kiev, l'orchestre classique de la ville joue les hymnes ukrainien et européen sur la place de l'Indépendance

Ce n'est pas tout à fait la plainte du violoncelle de Rostropovitch au bas d'un Mur de Berlin effondré, mais une nouvelle fois la musique vient accompagner les événements politiques à l'Est de l'Europe. Depuis quelques jours, la place Maïdan - l'un des lieux les plus importants de la capitale ukrainienne - donne le "la" à la résistance opposée par la population et les troupes de Kiev à l'avancée des forces russes.
Il y a deux jours déjà, les hauts-parleurs de la place se mettaient à diffuser l'hymne ukranien Chtche ne vmerla Ukraïna (L'Ukraine n'est pas encore morte, en français), ainsi que l'hymne européen, à savoir L'Ode à la joie. Depuis, c'est même l'orchestre classique de Kiev qui l'interprête sur cette place symbolique, située au coeur de la ville menacée par les troupes russes.
Sur les images, on peut ainsi entendre les artistes dirigés par le chef d'orchestre Herman Makarenko donner à leur tour Chtche ne vmerla Ukraïna, sur une place désertée de ses passants et riverains. En effet ces derniers jours, Kiev s'est vidée de ses habitants, alors que les forces russes approchent et que l'assault pourrait être imminent. Certains tiennent des barricades, d'autres sont partis ou se sont réfufiés dans des abris pour se protéger des bombardements, comme dans le métro.
Une place devenue une icône
La place Maïdan s'impose donc à nouveau comme le symbole d'un mouvement populaire agitant l'Ukraine.
Place Maïdan ou plutôt Maïdan Nézalejnosti, selon sa dénomination officielle, signifie place de l'Indépendance (Maïdan signifiant d'ailleurs "place" en ukrainien). En 2014 déjà, de rassemblement en rassemblement, elle s'était trouvée étroitement associée à la révolution qui a abouti à la destitution du président Ianoukovitch et au renversement du pouvoir de l'époque. Dans ce fervent pays orthodoxe, "Maïdan" s'affirme ainsi comme une icône de plus.
