6e jour de bombardements sur Gaza

La bande de Gaza est sous les bombes d'Israël depuis 6 jours. - -
Nouvelle journée de terreur dimanche dans la bande de Gaza, où l’aviation israélienne a pilonné la zone. Au moins 28 personnes ont trouvé la mort dans ces attaques, dont une majorité de femmes et d’enfants. L'aviation israélienne a également bombardé deux bâtiments abritant des centres de presse à Gaza, blessant huit journalistes et faisant craindre pour la suite de la couverture de la crise par les médias. C'est un travail d'équilibriste auquel se livrent désormais les pays impliqués dans le dossier israélo-palestinien : la France, l'Egypte ou encore les Etats-Unis pressent Israël et le Hamas de trouver un point d'entente afin de décréter un cessez-le-feu. Mais sur le terrain, la tension est toujours très vive et pourrait déboucher sur une offensive terrestre de grande ampleur de la part de l'Etat hébreu, qui a mobilisé 75 000 réservistes.
Fabius demande un cessez-le -feu immédiat
Dimanche, Laurent Fabius, a rencontré plusieurs responsables en Israël pour tenter d'arracher un cessez-le-feu. Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l'ONU, est attendu lundi au Proche-Orient pour s'entretenir notamment avec Mohamed Morsi, le président de l'Autorité palestinienne. Une délégation de la Ligue arabe se rendra mardi dans la bande de Gaza.
De son côté, Barack Obama, nouvellement réélu, a insisté sur le droit de l'Etat hébreu à se défendre, ajoutant qu'il serait « préférable » d'éviter une offensive terrestre dans la bande de Gaza.
Depuis le déclenchement mercredi dernier de l'opération israélienne "Pilier de défense", dans lequel Ahmad Jaabari, le chef militaire du Hamas, a été tué, 78 Palestiniens ont perdu la vie, dont une moitié de civils.
En face, 3 Israéliens ont été tués jeudi dernier dans un tir de roquette sur un immeuble du sud d'Israël. Au moins 846 roquettes ont été tirées depuis mercredi sur Israël, dont 302 ont été interceptées par le système antimissile israélien Iron Dome.
« Le Hamas peut toucher le coeur d’Israël »
« Israël n’a pas d’autre choix que de réagir, analyse Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université de Lyon II et directeur du groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient. Avec des roquettes tirées sur Tel Aviv et Jérusalem, c’est une situation complètement différente de celles où les roquettes ne touchaient que les villes et villages proches de la bande de Gaza. Le Hamas aujourd’hui a des moyens militaires qui lui permettent de toucher le cœur d’Israël. Il y a clairement un tournant dans le rapport de force entre Israël et le Hamas, puisque le Hamas est du côté de l’Egypte, puisque l’Egypte est dirigée par les Frères Musulmans et que le Hamas est la branche palestinienne des Frères Musulmans. On sait que ceux qui financent les Frères Musulmans dans le monde entier, c’est le Qatar ».
« Netanyahu cherche à faire de la surenchère »
« Le Hamas a répondu en envoyant des roquettes, décrypte Bassam Tahhan, politologue, spécialiste du monde arabo-musulman, professeur à Polytechnique. Gaza est sous embargo depuis 7 ans, c’est intolérable au niveau international. Israël n’a pas le droit d’imposer cet embargo. A chaque élection, les faucons, candidats aux élections, cherchent à engager une bataille contre Gaza, et Netanyahou cherche à faire de la surenchère. Il veut montrer qu’il peut faire mieux que ses prédécesseurs et écraser vraiment Gaza ».
« Une escalade qui peut servir Israël contre l’Iran »
« Netanyahou a toujours voulu asséner un coup au nucléaire iranien, explique Bassam Tahhan. Comme on va vers une escalade, ça peut lui servir, qu’il y ait une nouvelle tension ou qu’il y ait un dérapage. Ça lui permettrait peut-être d’engager ses alliés, un peu moins pressés que lui à bombarder l’Iran. Il pourrait donc, avec un dérapage, créer un état de fait et qu’une guerre éclate. C’est pour cela que tout le monde se dépêche pour calmer le jeu ».
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La Rédaction