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"360.000 habitants pris en otages": un élu de Marioupol décrit sur BFMTV le quotidien de sa ville assiégée

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DOCUMENT BFMTV. Petro Andruschchenko est adjoint au maire de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine. Depuis neuf jours, le port est assiégée par les troupes russes, qui viennent d'y détruire un hôpital pour enfants par des frappes aériennes. Sur BFMTV ce jeudi matin, l'élu a décrit la détresse de ses administrés.

Neuf jours de siège et déjà plus de 1200 morts parmi les civils, selon les autorités locales. Marioupol, port adossé à la mer d'Azov, dans le sud-est de l'Ukraine, a déjà payé un lourd tribut à l'invasion russe. Et la ville a connu un drame supplémentaire mercredi avec le bombardement d'un hôpital pédiatrique, qui a fait au moins trois morts, dont celle d'une petite fille, d'après les autorités locales ce jeudi matin.

Petro Andruschchenko, adjoint au maire de Marioupol, a décrit sur BFMTV ce jeudi matin la situation désespérée dans laquelle se trouve la ville et sa population.

Pénurie d'eau et seulement "quelques jours de vivres"

"La situation humanitaire est critique",résume Petro Andruschchenko. "On peut dire que 360.000 habitants sont littéralement pris en otages (...) C'est la première fois qu'il y a une telle situation en Europe au XXIe siècle", ajoute-t-il.

Assurant que Marioupol ne dispose plus que de "quelques jours de vivres", il explique: "La ville est privée d'eau. Pour en avoir, les gens sont obligés de faire fondre la neige. Heureusement, il a neigé cette nuit".

Un constat météorologique qui recouvre un pénible sarcasme. Car le climat vient en effet encore durcir des conditions de vie déjà effroyables.

"Il fait -8°C, nous n'avons plus de chauffage, les maisons sont détruites et le gaz a été coupé. Les gens ne peuvent donc ni cuisiner, ni réchauffer des repas. On ne peut même pas faire de feu en-dehors des maisons pour se réchauffer car on a peur des frappes aériennes", égrène l'adjoint au maire.

Hôpital bombardé: un "crime contre l'humanité"

Des frappes qui ont notamment rasé mercredi un hôpital pédiatrique et sa maternité. Un bombardement d'abord évalué à 17 blessés parmi le personnel et qui chiffre désormais, d'après le décompte officiel livré ce jeudi matin, trois morts dont une petite fille.

Tandis que Volodymyr Zelenski a pointé un "crime de guerre" dans cet acte dont le Kremlin nie l'existence, Petro Andruschchenko renchérit: "Non seulement, c'est un crime de guerre mais un crime contre l'humanité. Il n'y a pas d'autres mots pour qualifier cette frappe russe."

"On continue la recherche des victimes dans les décombres. L'opération d'évacuation des blessés vers d'autres hôpitaux est en cours", indique encore l'élu.
Valentin Demay avec R.V.