Grève du 2 octobre: la justice suspend un arrêté du préfet de l'Hérault qui voulait limiter l'accès au cortège à Montpellier

Manifestation du 18 septembre 2025 à Montpellier. - Photo par SYLVAIN THOMAS / AFP
La justice a tranché. Le tribunal administratif de Montpellier a suspendu ce jeudi 2 octobre une décision du préfet de l'Hérault d'interdire la "présence de toute personne extérieure à la manifestation" intersyndicale, qui visait officiellement les "groupuscules d'extrême droite" mais portait atteinte au "droit de manifester" selon des associations et syndicats.
"L'article 2 est suspendu", a indiqué le greffier du tribunal administratif de Montpellier, une demi-heure avant le départ prévu de la manifestation organisée à quelques centaines de mètres de là pour contester les projets budgétaires du Premier ministre Sébastien Lecornu.
Pris ce mercredi 1er octobre, cet arrêté stipulait dans son article 2: "La présence de toute personne extérieure à la manifestation déclarée par l'intersyndicale, composée de ses adhérents, ses militants et ses sympathisants, est interdite au sein du cortège".
La raison est donnée aux organisations syndicales
Sur les réseaux sociaux, le préfet, François-Xavier Lauch, avait ensuite précisé qu'il concernait "notamment les membres des groupuscules d'extrêmes droites" impliqués dans des violences lors de la manifestation syndicale du 18 septembre dernier.
"Nous avions le devoir de réagir", a expliqué à l'audience le représentant du préfet, en défendant un article "inédit" se fondant sur les pouvoirs de police du préfet, tout en reconnaissant qu'il avait été difficile à rédiger.
L'interdiction prévue, a-t-il insisté, ne visait ni les "sympathisants non-syndiqués", ni les étudiants ou tout autre observateur, mais uniquement "ceux qui viennent pour la bagarre".
"Ce n'est pas la compétence du préfet de faire le tri entre les manifestants", a répliqué l'avocate Sophie Mazas au nom de deux syndicats et d'associations de défense des droits humains qui avaient saisi le tribunal en procédure d'urgence pour réclamer la suspension d'une mesure attentatoire selon elle au "droit fondamental de manifester".
"Je regrette que les mêmes qui depuis le 18 septembre critiquent ma prétendue inaction contre l'extrême droite me privent aujourd'hui d'un moyen de prévention de ces faits", a réagi dans un communiqué François-Xavier Lauch, en disant "prendre acte de la décision".