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Finistère

Accusation de violences dans le "Bétharram" breton : de nouveaux témoignages présentés à la justice

Un gendarme (photo d'illustration).

Un gendarme (photo d'illustration). - DENIS CHARLET / AFP

Plus de soixante attestations déposées ce mardi 8 octobre auprès du procureur de la République de Brest font état de violences dans des collèges de l'enseignement catholique du Finistère étalées sur plusieurs dizaines d'années. Une enquête a été ouverte.

Des collectifs d'anciens élèves des collèges catholiques du Finistère, victimes de violences dans leurs établissements il y a plusieurs décennies, ont présenté ce mercredi 8 octobre une soixantaine de nouveaux témoignages au parquet de Brest, qui a saisi les gendarmes.

Déposés par le collectif des victimes du collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon et par le collectif d'anciens élèves du collège Sainte-Ursule et du lycée Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, ces témoignages viennent s'ajouter à une cinquantaine d'autres déposés en avril.

Les victimes veulent "faire toute la lumière sur ces actes cruels et pervers commis sur les enfants que nous étions et trouver les responsabilités de chacun, de l'Eglise et de l'État", a déclaré Olivier Simon, porte-parole du collectif Kreisker Sainte-Ursule, devant le tribunal de Brest.

"On ne portait pas plainte à l'époque. Fille d'agriculteurs, boursière, ça ne se faisait pas", a raconté Isabelle, 54 ans, qui n'a pas voulu donner son nom.

Cette ancienne élève du collège Sainte-Ursule entre 1982 et 1986 a raconté les gifles régulières, "la violence gratuite" qui a culminé le jour où elle a été traînée par les cheveux dans un couloir, agrippée par le col et jetée dans les escaliers par un surveillant.

Plus de 60 attestations déposées

Le procureur de Brest Stéphane Kellenberger a indiqué à l'AFP que les gendarmes de Brest avaient été saisis des 32 attestations déposées ce mercredi par le collectif Saint-Pierre, "sans pouvoir préjuger à ce stade de quelque prescription que ce soit, mais pour justement pouvoir mieux considérer la nature des faits d'énoncés, leur datation".

La compagnie de gendarmerie de Plourin-les-Morlaix est elle saisie des 34 attestations déposées par le collectif de Saint-Pol-de-Léon.

Surnommé "le bagne" par ses anciens élèves, le collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon, près de Brest, a également été qualifié de "Bétharram" breton par la presse régionale. Après une fusion avec un autre établissement, le collège est devenu Saint-Jean-de-la-Croix à la fin des années 1980.

L.P. avec AFP