Société Générale: la dynamique de la "taxe carbone interne"

Equiper des agences en panneaux solaires fait partie des résultats de ce plan. - -
"L'environnement ce n'est pas forcément un coût mais aussi des économies et des opportunités". Emmanuel Martinez directeur de l'environnement de la Société Générale résume en quelques mots l'état d'esprit qui préside à l'instauration de cette "taxe carbone interne". L'objectif: ne pas être une contrainte mais permettre de financer des initiatives internes d'efficacité environnementale.
Le mécanisme est donc très simple: cette taxe est prélevée auprès des différents métiers en fonction de leurs émissions carbone, à raison de 10 euros la tonne de CO2. Un niveau plus élevé que le marché carbone. En 2013, cette taxe a permis de collecter 2,6 millions d'euros.
Historiquement, cet argent était utilisé pour l'achat de certificats carbone. Depuis 2013, le dispositif est devenu "un outil incitatif et mobilisateur" explique Jean-Michel Mépuis, directeur développement durable et RSE de la Société Générale.
Détecter des fuites d'eau
Les équipes enthousiastes ont soumis une cinquantaine d'initiatives à financer. 28 au final ont été récompensées dont près de la moitié liée au bâtiment. La Société Générale met en avant le système d'impression par badge mis en place ou encore l'imprimante à partager entre 15 collaborateurs sans oublier la mise en place de bornes pour les voitures électriques.
Deux initiatives sont emblématiques: elles proposent des solutions pour remédier à la surconsommation d'eau et d'énergie dans une centaine d'agences en France. Ainsi un système de télé comptage a été installé dans ces agences. Il permet de détecter la moindre fuite et d'intervenir rapidement. Le bilan est conséquent: une réduction de la consommation d'énergie équivalente à la consommation moyenne de plus de 80 pavillons ou encore une réduction de la consommation d'eau équivalent au contenu d'une piscine olympique. Ce projet va s'étendre à une centaine d'autres agences cette année.
2,5 millions d'euros d'économies par an
Autre projet luttant contre la surconsommation: une agence écologique en Polynésie, équipée de 93 panneaux solaires, qui propose une gestion des énergies via un système de domotique.
Elle se caractérise également par l'éclairage naturel avec des puits de lumière et des luminaires à Led. La production d'énergie solaire couvre 85% des besoins de l'agence. Et le projet ne va pas en rester là: le siège social devrait être doté cette année d'une installation hybride solaire/éolien qui permet de produire de l'énergie nuit et jour, notamment pour alimenter les distributeurs.
Au final, ces initiatives ont permis de réduire de près de 1% ses émissions de gaz à effet de serre. Et le gain est tangible: la Société générale parle d'une économie annuelle et récurrente de 2,5 millions d'euros. Pour accélérer le mouvement, la banque a décidé d'élargir le périmètre de calcul de la taxe aux data centers hébergés, aux transports ou sa consommation de papier. Le périmètre de collecte de la taxe a été modifié avec l'intégration de sa filiale russe Rosbank. "Pour chacun c'est un coût au départ et il ne sait pas s'il aura le retour" explique Jean-Michel Mépuis.
A l'arrivée, plus de projets internes pourraient voir le jour. L'enveloppe à distribuer cette année est de 3,2 millions d'euros. Pour la banque engagée depuis 2007 dans une démarche de réduction de son empreinte carbone, d'autres objectifs sont fixés: une baisse de l'empreinte carbone de 26 % par occupant en 2015 et des consommations d'énergie de 24 %.