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Climat

Le nombre de rats augmente dans les villes à cause du réchauffement climatique, selon une étude

Un rat (illustration)

Un rat (illustration) - MLADEN ANTONOV / AFP

La hausse globale des températures est propice à la survie et à la prolifération des rats dans les villes, rapporte une étude américaine.

La planète se réchauffe et les rats prolifèrent... D'après une étude publiée ce vendredi 31 janvier dans la revue Science Advances, "les villes qui ont connu des augmentations de température plus importantes au fil du temps ont vu des augmentations plus importantes du nombre de rats".

Estimant que les infestations de rats dans les grandes villes devenaient de plus en plus courantes, des scientifiques américains ont décidé d'en avoir le cœur net. Pour ce faire, ils ont étudié les plaintes du public et les données d’inspection de 13 grandes villes des États-Unis ainsi que les statistiques de Toronto, Tokyo et Amsterdam.

Résultat: 69% de ces villes ont "connu des tendances à la hausse significative du nombre de rats, dont Washington DC, New York et Amsterdam".

La capitale américaine connaît même une croissance de la population de rats 1,5 fois supérieure à celle de New York. Seules trois villes ont observé une diminution de ces rongeurs: La Nouvelle-Orléans, Louisville et Tokyo.

À noter que les chiffres pour certaines villes peuvent aussi être liés à la politique de signalement des habitants. À Washington DC par exemple, les résidents sont encouragés à prévenir chaque fois qu'ils aperçoivent des rats.

Des températures propices à leur alimentation et leur reproduction

Le principal responsable de ces infestations? Le changement climatique et plus précisément, l'augmentation des températures. Un climat plus chaud est en effet propice à la survie et à la prolifération de ces petits mammifères. "Lorsque les températures diminuent, la physiologie thermique des rongeurs signifie qu'ils doivent soit rester à l'abri plus longtemps, soit chercher plus de nourriture", précise l'étude.

"Le froid agit comme un exterminateur naturel", explique à CNN Jonathan L. Richardson, professeur associé à l'Université de Richmond et auteur principal de l'étude.

Or, des températures plus élevées signifient pour un rat, "qu'il n'a pas besoin de rester sous terre dans son terrier", ajoute-t-il auprès du média CBS News. Elles lui permettent de rester à l'extérieur plus longtemps pour chercher de la nourriture - de surcroît plus abondante pour la même raison - ainsi que pour se reproduire.

Avec un climat plus chaud, les femelles atteignent une maturité sexuelle plus tôt et elles auraient des portées plus nombreuses et plus fréquentes.

L'augmentation du nombre de rats s'explique aussi par les fortes densités de population et la faible quantité de végétation urbaine. "Les villes avec une population humaine plus dense et une urbanisation plus importante ont également connu des augmentations plus importantes du nombre de rats", note l'étude.

Ils "transportent plus de 50 agents pathogènes et parasites zoonotiques"

Outre la frayeur que peuvent procurer ces rongeurs à certaines personnes, les rats représentent un problème de santé public.

"Ils transmettent et transportent plus de 50 agents pathogènes et parasites zoonotiques qui peuvent rendre les gens malades", a assuré Jonathan Richardson.

Cette transmission peut se faire par l’urine, les excréments, la salive, les matériaux de nidification ou encore les parasites. Les rats peuvent aussi contaminer des aliments. Ou encore, endommager des infrastructures et déclencher des incendies en rongeant les fils électriques. Selon l'étude, ils causent chaque année aux États-Unis des dégâts estimés à 27 milliards de dollars.

"La présence même de rats a également des conséquences mesurables sur la santé mentale des personnes vivant en contact avec eux", affirment les scientifiques.

Pour réduire la population de rats, il est ainsi recommandé aux villes de réfléchir aux manières de les empêcher d'accéder aux éléments dont ils dépendent soit les déchets alimentaires, l'accès aux ordures, aux débris.... Les villes doivent concentrer davantage leurs efforts sur "l'élimination effective des conditions propices à la prolifération des rats" plutôt que sur leur éradication létale, une solution de court terme.

Juliette Brossault