L'Australie refuse de classer sa forêt humide pour des motifs économiques

L'Australie a rejeté vendredi une demande de classement sur la liste nationale des sites protégés de la forêt humide de Tarkine, sur l'île de Tasmanie (sud), une région d'industrie minière vitale pour l'emploi local.
Un classement des 400.000 hectares de forêt humide tempérée sur la liste nationale des sites naturels, historiques et indigènes "de grande valeur pour le patrimoine national australien" aurait rendu quasiment impossible toute activité d'extraction.
Or "la Tasmanie a le taux de chômage le plus haut d'Australie et cette région (de Tarkine) a le taux de chômage le plus haut de Tasmanie", a justifié le ministre de l'Environnement, Tony Burke, dans un communiqué.
"Je n'ai tout simplement pas trouvé le moyen de reconnaître la valeur patrimoniale (de la forêt) tout en assurant un équilibre" entre les impératifs environnementaux et économiques, a-t-il dit. Les sites aborigènes seront en revanche protégés.
La sénatrice écologiste Christine Milne a accusé le ministre d'avoir "abandonné l'environnement au profit de l'industrie minière".
L'association Wilderness Society a également déploré que la forêt n'ait pas été sanctuarisée en soulignant qu'elle constituait l'un des tout derniers refuges naturels du diable de Tasmanie, une espèce de marsupial dont la survie est menacée par un cancer de la face qui a décimé plus de 90% de la population.