KitKat, Oreo... En Papouasie, les autochtones dénoncent un projet écocide et appellent au boycott de marques

Plus de 90 tribues et organisations rassemblant les peuples autochtones de Papouasie occidentales lancent un appel au boycott de plusieurs marques. La raison: la plantation massive de palmiers à huile.

Les Papous occidentaux vent debout contre un projet XXL de plantation de palmiers à huile. Comme le rapporte le Guardian ce vendredi 21 mars, plus de 90 tribus s'opposent à l'arrivée sur leurs terres de ces champs qui serviraient à fournir l'industrie agroalimentaire.

L'Indonésie, qui est déjà le premier exportateur mondial d'huile de palme prépare la plus grande plantation palmière au monde (140 hectares), ainsi qu'une plantation de canne à sucre et de biocarburants, qui constituerait le plus grand projet de déforestation jamais lancé.

Les autochtones, qui se disent être victimes d'une "colonisation moderne", affirment au Guardian que plus de 500.000 de leurs compatriotes ont été tués au cours des six dernières décennies, tandis que des millions d'hectares de leurs terres ancestrales ont été détruits au profit des grandes entreprises.

"Ces produits sont liés à des violations des droits de l'Homme"

Pour protester, les locaux appellent au boycott des marques de l'agroalimentaires utilisant des ressources extraites sur leurs terres. Dans leur viseur: les barres chocolatées KitKat, les Smarties ou encore les biscuits Oreo.

Raki Ap, porte-parole du Mouvement uni de libération de la Papouasie occidentale, qui supervise l'appel, a déclaré: "Ces produits sont liés à des violations des droits de l'Homme, en premier lieu, parce que les Papous occidentaux sont contraints, par la violence, de quitter la terre où ils vivent depuis des milliers d'années, ce qui a maintenant abouti à un écocide".

Sollicité par nos confrères, le groupe Nestlé, qui détient plusieurs marques mises en cause, réfute les accusations. "Nestlé applique des normes strictes pour garantir une chaîne d’approvisionnement en huile de palme sans déforestation", explique le groupe, qui promet d'enquêter après ces "allégations".

Tom Kerkour