Gestion de l'eau: 11 associations veulent la fin des dérogations aux restrictions pour les "usages non essentiels"

Arrossage automatique des pelouses du golf de Seignosse, le 16 mai 2023 dans les Landes - GAIZKA IROZ © 2019 AFP
Alors que ce 4 juin, les nappes phréatiques de 14 départements de la métropole affichaient un niveau très bas, 11 associations de défense de l'environnement et des droits de l'Homme appellent sur Franceinfo à "repenser urgemment nos usages en eau et sa répartition".
Dans une tribune publiée ce lundi, ces associations (Alternatiba, ANV-COP21, ATTAC, Dernière Rénovation, Escape Jobs, Greenpeace France, Jour de la Terre France, Ligue des droits de l’homme, Nous sommes vivants, Oxfam France, Zero Waste France) soulignent que "la situation hydrique en France, déjà extrêmement préoccupante aujourd’hui", risque "de s’aggraver dans les prochains mois".
Un enjeu de "justice sociale"
Or, "la crise de l’eau, exacerbée par le dérèglement climatique, pose des problèmes de justice sociale", estiment les auteurs de la tribune.
"Qui aura alors accès à l’eau? L’ensemble de la population ou une classe de privilégié-es? Et pour quels usages? (...) Des stations de lavage de voitures individuelles ou des fontaines rafraîchissantes pour tou-tes pendant les épisodes de canicule?", ont-ils demandé.
Les associations réclament la fin des dérogations aux restrictions d'usages de l'eau pour les "usages non essentiels ou ne permettant pas de nourrir directement les populations".
Un plan eau "loin des mesures radicales"
La verdure des golfs avait par exemple irrité une partie de la population pendant l'été 2022, alors que la France était confrontée à une intense sécheresse. "Quand vous n'avez plus d'eau au robinet, mais que les golfs peuvent continuer à arroser, vous sentez bien que cela génère de la tension", a déclaré Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France, sur Franceinfo ce lundi.
"Le but n'est pas de dire que le golf, c'est mal, c'est de se dire, il faut qu'on s'adapte à une baisse de notre ressource en eau", a-t-elle ajouté.
En alerte sécheresse renforcée, l'arrosage des golfs est interdit, "à l’exception des greens et départs" et en situation de crise, les greens doivent voir leur arrosage "réduit à 350 m3/semaine maximum par tranche de 9 trous (entre 20h et 8h), sauf en cas de pénurie d’eau potable", selon le guide officiel des restrictions des usages de l'eau en période de sécheresse.
Les associations ayant signé la tribune appellent à "repenser les politiques publiques de gestion de l’eau pour d’une part nous adapter aux événements en cours et d’autre part diminuer l’intensité et la fréquence de ceux à venir". Elles jugent que les 53 mesures du "plan eau" présenté par Emmanuel Macron fin mars sont "vagues et non contraignantes", et surtout "loin des mesures radicales nécessaires".