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France: coup d'éclat de Greenpeace dans une centrale nucléaire

Centrale Nucléaire

Centrale Nucléaire - -

Greenpeace annonce mercredi être parvenue à s'introduire à l'intérieur de l'enceinte de la centrale nucléaire du Bugey (Ain), près de Lyon, déposant un fumigène sur l'un des réacteurs.

Nouvelle intrusion sur un site nucléaire de la part de Greenpeace. Un militant a survolé l'espace aérien interdit en paramoteur, puis s'est posé avant d'allumer le fumigène, dit l'organisation écologiste dans un communiqué. Quelques heures avant le débat entre les deux finalistes de l'élection présidentielle, il s'agissait pour les militants d'attirer l'attention sur le problème de la sécurité des 19 centrales françaises, qui fournissent 75% de l'électricité du pays.
L'organisation publie sur son site une étude concernant la vulnérabilité des 58 réacteurs français et des bâtiments abritant les piscines de refroidissement des combustibles irradiés à la chute d'un avion de ligne, un risque qui n'est selon elle pas pris en compte. EDF n'a pas réagi dans l'immédiat.

Interrogé sur RMC et BFM TV, François Hollande a dit s'en remettre aux autorités administratives pour savoir quelles leçons il fallait éventuellement tirer de l'incident. « S'il devait y avoir des éléments supplémentaires, je fais confiance à l'autorité de sûreté nucléaire pour nous dire quels seraient les travaux nécessaires », a dit le candidat socialiste.

« Nos installations ne sont pas faites pour résister à une chute d’avion »

Sofia Majnoni, chargée des questions nucléaires à Greenpeace estime sur RMC que cette opération a pour but de montrer que « le risque de chute d’un avion commerciale sur une centrale nucléaire n’a jamais été envisagé alors que l’Allemagne a étudié ce sujet. Dans un contexte post Fukushima, on ne peut plus juste se contenter de dire : « c’est très peu probable qu’un avion tombe sur une centrale donc on ne prend pas en compte ce risque-là ». Il faut étudier quelles seraient les conséquences d’une telle chute d’avion, ensuite, libre à EDF de proposer des modifications. En tout cas, nous, ce qu’on démontre aujourd’hui, c’est que non seulement nos installations ne sont pas faites pour résister à une chute d’avion, mais qu’en plus un objet volant qui rentrerait dans la zone interdite de survol ne serait pas repéré ».

Deuxième manche pour Greenpeace

En décembre dernier, Greenpeace avait déjà mené une opération similaire en réussissant à introduire des militants dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube), atteignant l'un des réacteurs où ils avaient déployé une banderole: « Le nucléaire sûr n'existe pas » . Le gouvernement a ordonné depuis une refonte des procédures de sécurité. Les 58 réacteurs du pays et la filière du combustible, du retraitement et de la production pèsent très lourd avec deux des plus grandes entreprises du pays, EDF et Areva. L'accident de Fukushima, au Japon, le 11 mars 2011, a conduit l'Allemagne, la Belgique et la Suisse à décider l'abandon à terme de l'énergie tirée de l'atome.

REUTERS