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Climat

Vin, allergies, températures: la France de 2050 n'aura rien à voir avec aujourd'hui

Températures espagnoles à Dunkerque, développement des allergies, érosion du littoral, régions viticoles bouleversées. A six mois de la conférence de Paris sur le climat, le magazine Sciences et Avenir a réalisé des projections de l'état de la France en 2050.

Alors que les thermomètres s'emballent cette semaine sur toute la France, le magazine Sciences et Avenir nous rappelle que la métropole connaîtra plus d'épisodes de canicules à l'avenir, et que leur nombre dépendra des avancées réalisées ou pas pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans un dossier spécial "Climat": ce qui nous attend en France", le magazine souligne qu'entre 2021 et 2050, l'Hexagone connaîtra 5 à 10 jours supplémentaires de vagues de chaleur par an. Le Sud-Ouest sera la région la plus impactée.

En se basant sur les données du GIEC ou encore de l'ONF, le magazine a réalisé une carte de France comparant les températures actuelles à celles attendues. Ainsi, Nantes et Paris adopteront le climat de Toulouse en 2050. La ville rose affichera les températures de Barcelone. Et Dunkerque vivra également à l'heure espagnole, avec des moyennes proches à celles de la Corogne aujourd'hui, une ville de Galice en Espagne.

"Le front méditerranéen va remonter"

Lorsque l'on traverse la France en train, "le paysage commence à changer radicalement à Valence. Eh bien dans le futur, ce changement pourrait s’effectuer au niveau d’Auxerre. Le front méditerranéen va remonter", explique au magazine Hervé Le Bouler, chargé de recherches forêts et climats à l’Office national des forêts (ONF). Les conséquences sont bien évidemment connues.

L'élévation du niveau de mer va se poursuivre avec comme conséquences une aggravation des inondations côtières et de l'érosion du littoral.

Produire du Bordeaux en Bretagne

L'agriculture devra s'adapter à de tels changements climatiques que ce soit en termes d'irrigation mais aussi de plantations. Hervé Quénol, du CNRS, rappelle "qu’une augmentation moyenne de 1°C conduit à une 'migration' des cultures de 100 km vers le nord". La viticulture étant la plus influencée par l'évolution climatique, elle va devoir se repenser.

"Si la hausse de température se limite à 1 ou 2°C, proche de la variabilité naturelle, les viticulteurs sauront s’adapter dans toutes les régions grâce à de nouveaux cépages, de nouvelles méthodes de vinification, de désalcoolisation, etc. En revanche, une augmentation de 4 à 5°C fera éclater la carte française viticole. Quoi qu’il advienne, les notions de terroir et d’appellation d’origine contrôlée (AOC), telles qu’elles existent actuellement, pourraient perdre de leur pertinence", analyse le magazine.

Ainsi, le climat breton sera plus adapté à la production de Bordeaux que le Bordelais aujourd'hui, qui pourra, lui, produire du Rioja espagnol. La Corse pourrait se mettre au Sidi Brahim. Et les Anglais pourraient produire... du champagne. Si le dossier de Sciences et Avenir ne contient aucun scoop, il a pour mérite de rendre très concret le changement climatique, notion parfois abstraite et éloignée.

K. L.