Réchauffement climatique: le Giec noircit encore le tableau

La ville néerlandaise d'Almere, près d'Amsterdam, construite sur un polder, au niveau de la mer. - -
Comme l'avait auguré jeudi Christiana Figueres, la responsable climat de l'ONU, le rapport du Giec présenté ce vendredi à Stockohlm est bien un "signal d'alarme". Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a en effet revu à la hausse leurs estimations sur le réchauffement climatique et la montée du niveau de la mer d'ici un siècle.
Le premier volet de son nouveau rapport, adopté vendredi matin, affirme ainsi que la température moyenne de la Terre devrait encore grimper de 0,3°C à 4,8°C d'ici à 2100 et le niveau des océans s'élever jusqu'à 82 centimètres.
L'homme, principale cause du réchauffement
Le groupe d'experts, créé il y a 25 ans sous l'égide de l'ONU, a en outre pointé la responsabilité de plus en plus certaine de l'homme dans le réchauffement climatique. Pour le Giec, il est désormais "extrêmement probable" que l'influence humaine est la principale cause du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle.
Depuis l'époque pré-industrielle, la Terre s'est déjà réchauffée d'environ 0,8°C. Par rapport à la période 1986-2005, la température moyenne devrait encore s'élever, de 0,3°C dans l'hypothèse la plus optimiste, à 4,8°C. Cet écart dépend des quantités de gaz à effet de serre qui seront émis dans l'atmosphère ces prochaines décennies.
"Limiter le changement climatique va nécessiter des réductions substantielles et durables des émissions de gaz à effet de serre", a prévenu dans un communiqué Thomas Stocker, le vice-président du Giec.
Des vagues de chaleur plus fréquentes
Les experts du Giec s'attendent également à ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses. Ainsi, selon Thomas Stocker, "les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps".
Avec le réchauffement de la Terre, le Giec s'attend également "à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins".
Les climatologues ont également revu à la hausse la montée du niveau de la mer, conséquence majeure du réchauffement. Leur rapport 2007 prévoyait une hausse de 18 à 82 cm d'ici à 2100, contre 26 à 82 centimètres aujourd'hui. Ils ont en effet davantage pris compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a six ans, l'écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groenland et de l'Antarctique.