Aveyron: les éleveurs redoutent les attaques de vautours sur leur bétail

Ils sont désormais aussi craints que le loup. Dans l'Aveyron, les vautours sont devenus un véritable cauchemar pour les éleveurs, qui déplorent plusieurs attaques sur leur bétail. Si l'animal est connu pour se nourrir quasiment exclusivement de cadavres d'animaux, ils affirment que ce sont bien sur des bêtes vivantes que les attaques se répétent depuis plusieurs mois.
Alexis Cabirou, éleveur et secrétaire départemental des Jeunes Agriculteurs de Lozère, dit en avoir été témoin récemment:
"La vache a commencé à donner naissance à son petit, et le temps qu'elle finisse, les vautours sont arrivés tout de suite. Elle n'a pas eu le temps de protéger son petit face à 40, 50 ou 60 vautours" déplore-t-il.
Une expérience traumatisante qui n'est pas sans rappeler celles relatées au mois de mai par les syndicats agricoles des Jeunes Agriculteurs et de la FDSEA: ils recensaient alors 12 animaux vivants tués par des vautours depuis le début de l'année.
"Mauvaise interprétation"
La population de vautours a augmenté ces dernières années dans les départements de l'Aveyron et de la Lozère à la faveur d'une politique de repeuplement du rapace. Mais selon Olivier Duriez, enseignant-chercheur à l'Université de Montpellier et spécialiste des vautours, ces attaques restent extrêmement rares:
"Ce qu'on appelle 'attaques', ce sont la plupart du temps des mauvaises interprétations d'un comportement naturel du vautour, qui est de trouver un animal mort", explique le chercheur. "Mais ils sont tellement efficaces qu'ils trouvent les animaux morts avant les éléveurs, et avant le grand public."
Dans la région, un agriculteur exaspéré par cette situation a fini par abattre un vautour. Inadmissible pour Jocelyn Fonderflick, biologiste au Parc National des Cévennes. Il rappelle que le vautour est une espèce protégée, et que l'hypothèse d'un changement du mode de vie charognard du rapace est inenvisageable en si peu de temps.