L'ancien maire de Besançon Jean-Louis Fousseret devant la justice pour détournement de fonds publics

Jean-Louis Fousseret, le 21 février 2013, est accusé de détournement de fonds. - Photo par PATRICE COPPEE / AFP
Des faits qui remontent à 2020. L’ancien maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret (Renaissance), et son ex-directrice de cabinet, Alexandra Cordier, sont attendus devant le tribunal correctionnel de la ville, ce mercredi 1er octobre.
Le premier comparait pour détournement de fonds publics et prise illégal d’intérêts, la deuxième pour recel de bien provenant d’un détournement, déclaration fausse pour obtenir d’un organisme de protection sociale une allocation indue et exécution d’un travail dissimulé, détaille l'Est Républicain.
94.000 euros d'indemnités injustifiées
Tout est parti d'un rapport de la chambre régionale des comptes-rendu en septembre 2024. Le texte pointait du doigt le licenciement d'Alexandra Cordier survenu le 1er décembre 2020 à trois mois de la fin de son contrat.
Alors membre du cabinet du maire Jean-Louis Fousseret, Alexandra Cordier s'est présentée comme candidate aux élections municipales de 2020. Mais pour cela, il a fallu qu'elle renonce à sa fonction au sein de la mairie. Chose qu'elle n'a pas eu à faire puisque la ville de Besançon l'a licenciée tout en lui attribuant des indemnités de près de 94.000 euros.
"Afin de pouvoir être candidate aux élections municipales, cet agent (Alexandra Cordier, NDLR) ne devait plus être en fonction comme salarié de la ville de Besançon le jour du scrutin. Plutôt qu'une démission de l'intéressée, le choix de la collectivité a donc été de le licencier à moins de trois mois du terme de son contrat. Cette décision a eu des conséquences financières importantes pour Ia commune de Besançon", explique la chambre régionale des comptes dans son rapport.
Selon le parquet, cette procédure irrégulière visait à lui octroyer des droits auxquels elle ne pouvait pourtant pas prétendre. L’ancien maire est donc poursuivi pour avoir validé ce dispositif. Alexandra Cordier est quant à elle accusée d’en avoir bénéficié en toute connaissance de cause.
Un choix assumé par l'ancien maire
Interrogée par France 3 Franche-Comté au moment de la divulgation du rapport de la chambre régionale des comptes, Alexandra Cordier, avait assuré qu’elle n’avait pas demandé à être licenciée et que c’était le choix fait par la municipalité pour "protéger la collectivité" tout en étant transparente.
"Ce que j'ai voulu, c'est que les choses soient le plus clair possible. J'ai choisi qu'elle soit licenciée, car pour moi et mes équipes, c'était la voie la plus propre pour couper tout lien entre elle et la municipalité avant sa candidature pour les élections municipales, et ce dès le 1er janvier 2020", a tenté d'expliquer l'ancien maire à nos confrères.
Son licenciement lui aura également permis de percevoir des indemnités chômage. "Le choix de la procédure de licenciement a permis à l’agent de bénéficier d’avantages dont il n’aurait pu se prévaloir en cas de démission", rappelle la chambre régionale des comptes dans son rapport.
En plus des accusations de détournement de fonds publics, déclaration fausse pour obtenir une prestation indue d’un organisme de protection sociale, Alexandra Cordier est également accusée de travail dissimulé.
En effet, cette dernière aurait exercé une activité professionnelle en 2021, alors qu'elle était allocataire de l'assurance-chômage. Pour continuer à percevoir ses mensualités, elle aurait demandé à son employeur, une agence immobilière Stéphane Plaza, de lui verser sa rémunération qu'en 2022, soit au moment de la fin de ses droits au chômage.