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Doubs: un maire expose un bovin dévoré par un loup au centre de son village pour exprimer sa colère

Un loup dans un parc animalier (Photo d'illustration)

Un loup dans un parc animalier (Photo d'illustration) - Flickr - CC Commons - Aurélien Trachsel

L'édile a placé l'animal le long de la route nationale avec une banderole sur laquelle était écrit "merci le loup". Il dénonce une "incohérence administrative" après l'annulation d'un tir de défense par la préfecture.

La scène a marqué un bon nombre d'habitants dans les rues du village. Le maire de La Cluse-et-Mijoux (Doubs), Yves Louvrier, a exposé lundi 7 septembre la carcasse d'un bovin dévoré par un loup le long de la route nationale, accompagné d'une banderole sur laquelle étaient inscrits ces mots : "Merci le loup."

Cette action a pour but de dénoncer "l'incohérence administrative" dans la gestion de ce type d'attaque, selon l'édile interrogé par France 3 France-Comté.

Une longueur administrative

Le samedi 6 septembre, le maire, qui est également un éleveur, a découvert les restes d'un veau de dix mois qui avait été "mangé sur toute l'épaule". Il explique que l'Office français de la biodiversité "est venu sur place et a confirmé que c'était le loup".

L'animal a par ailleurs été de nouveau aperçu dans la journée, à proximité du bovin qu'il avait attaqué.

Le lendemain, le préfet du Doubs avait donné son autorisation pour que les louvetiers réalisent un tir de défense. Mais, ce lundi, ce dernier a finalement été refusé par la préfète responsable du Plan National d'Actions sur le loup et les activités d'élevage à la préfecture de Rhône-Alpes-Auvergne.

Le nombre de tirs serait déjà très élevé en Franche-Comté. Un éleveur ne peut généralement en obtenir un qu'après deux actes recensés sur sa propriété. De son côté, le maire déplore un processus trop long. "L'administration, ce sont des papiers et des papiers et on n'avance pas", s'emporte-t-il.

Des plaintes déposées

Cette initiative du maire a provoqué de nombreuses réactions. Certains ont vu là une diabolisation du loup. Des militants de l'association Defend the Wolf ont cité "une mise en scène destinée à influencer l'opinion publique et les autorités, en associant systématiquement toute perte de bétail au prédateur".

Plusieurs plaintes ont également été déposées à la mairie. La présence de la carcasse à proximité d'une école primaire a provoqué le choc chez de nombreux parents d'élèves.

En réponse, l'édile a assuré que l'objectif "n'est pas d'exterminer le loup". Avant de justifier son action: "Les loups, ils sont là et il faut vivre avec. C'est avant qu'il aurait fallu les empêcher de revenir. Mais il y a eu dix brebis attaquées sur la commune ces trois dernières semaines et maintenant il s'en prend aux bovins. Ce loup-là, il réattaquera, c'est sûr."

Mélanie Hennebique