Une fresque spectaculaire représentant des animaux de l'ère glaciaire découverte en Amazonie

Fresque de Cerro Azul - Diana Sanchez
Des fresques préhistoriques, remarquablement conservées, aux milliers de pictogrammes sur des parois rocheuses perdues au fond de la partie ouest de l'Amazonie. Telles sont les œuvres d'art mises au jour par une équipe de chercheurs dépêchés par l'Université galloise d'Exeter dans cette zone située au sud de la Colombie, comme l'a noté mercredi le site de CNN, sur la base d'un communiqué de presse. Elles ont été composées au crépuscule du Pléistocène et à l'orée de l'Holocène, en pleine période glaciaire. Elles ont donc entre 11.800 et 12.600 ans d'âge.
Il faut préciser que ces archéologues ne sont pas les premiers, depuis l'extinction de ceux qui les ont tracées, à faire la découverte de ces peintures. Les communautés locales ne les ont jamais perdues de vue, au point de guider les savants dans leurs travaux. Les archéologues, quant à eux, ont commencé à travailler en 2017 sur place.
"Des herbivores géants"
Les fresques retrouvées s'étalent au long de trois cavités, à proximité de la localité de Serrania La Lindosa. Leurs auteurs ont utilisé de l'ocre afin de les peindre, d'où la couleur rouge de l'ensemble. On y reconnaît des êtres humains, des figures géométriques mais surtout des scènes de chasse.
Car le thème qui domine ici est la vie en commun des sociétés de l'époque avec les animaux, souvent de très grande taille, qui ont parcouru le dernier âge de glace. Parmi les bêtes représentées, on peut citer: des paresseux géants, des mammouths, des camélidés, des chevaux, des cerfs, des tapirs, des alligators, des chauves-souris, des singes, des tortues, des serpents et des porcs-épics.
"Ce sont des images incroyables, produites par les premiers hommes ayant vécu dans l'ouest de l'Amazonie. C'est incroyable de nous dire aujourd'hui qu'ils vivaient au milieu d'herbivores géants, dont certains avaient la taille d'une petite voiture, et les chassaient".

Un projet de cinq ans
L'examen de ces peintures rupestres est aussi l'occasion d'en apprendre davantage sur ces artistes d'un autre âge. Du point de vue de la technique, les experts ont établi que ceux-ci avaient brûlé la surface de la pierre afin de l'aplanir avant d'y dessiner. La hauteur de certains éléments des fresques a permis une autre observation. "Des échelles spéciales ont dû être fabriquées à partir des ressources de la forêt", a ainsi affirmé le communiqué de presse de l'équipe de l'Université d'Exeter.
Des reliquats d'os trouvés sur les lieux ont également renseigné sur le mode de vie et l'alimentation des auteurs. Selon les archéologues, il s'agissait de chasseurs-cueilleurs se nourrissant de fruits mais aussi de piranhas, d'alligators, de serpents, de grenouilles, de rongeurs ou encore de tatous.
CNN souligne que ces recherches constituent la première étape d'un projet qui doit durer cinq ans dans le but, notamment, de répertorier toutes les formes d'art préhistoriques de la région.
