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Culture

Un célèbre bronze de Camille Claudel, retrouvé par hasard, aux enchères à Orléans

Une version de "L'âge mûr", une sulpture en bronze de Camille Claudel, le 16 décembre 2024, à Paris

Une version de "L'âge mûr", une sulpture en bronze de Camille Claudel, le 16 décembre 2024, à Paris - Lou Benoist © 2019 AFP

Découverte au hasard d'un inventaire dans un appartement l'an dernier, la sculpture est mise aux enchères ce dimanche. Elle est estimée entre 1,5 et 2 millions d'euros.

Le dénouement d'une "incroyable découverte": une version de L'Âge mûr, célèbre sculpture de Camille Claudel, retrouvée par hasard dans un appartement parisien inhabité, est proposée aux enchères ce dimanche 16 janvier à Orléans.

Découvert caché sous un drap lors d'un inventaire réalisé dans un appartement inhabité depuis plus de 15 ans et situé au pied de la Tour Eiffel, ce bronze est l'une des œuvres les plus mythiques de la sculptrice Camille Claudel. Estimé entre 1,5 et 2 millions d'euros, il est proposé dimanche aux enchères par sa maison de vente, Philocale, dans une salle du conservatoire d'Orléans.

Perdu "depuis plus d'un siècle"

Matthieu Semont, commissaire-priseur qui l'a découverte le 17 septembre, avait expliqué à l'AFP avoir "été saisi d'émotion" lorsqu'il a "reconnu" ce bronze.

"Ce bronze, dont on avait perdu la trace depuis plus d'un siècle, est d'une qualité stupéfiante", a-t-il ajouté.

Il a raconté être entré dans "un appartement plongé dans le noir, fermé depuis une quinzaine d'années, avec beaucoup de poussière", puis avoir "soulevé le linge qui recouvrait la sculpture" et "reconnu une partie de la sculpture, l'implorante (une jeune femme à genoux suppliant, ndlr), pour avoir travaillé sur cette oeuvre il y a 25 ans".

Symbole de son amour avec Auguste Rodin

La sculpture représente un cycle de vie, incarné par trois personnages dont une jeune femme agenouillée, symbolisant la passion déchirante entre la sculptrice et Auguste Rodin, selon plusieurs historiens de l'art.

Commande avortée de l'État à Camille Claudel, l'œuvre évoque aussi sa descente aux enfers après sa rupture avec le sculpteur "qui n'a jamais cessé de l'aimer et a pleuré en découvrant l'implorante chez le fondeur Eugène Blot", souligne le commissaire-priseur.

Également intitulée La Destinée, Le Chemin de la vie ou La Fatalité, cette oeuvre majeure n'existe que dans quelques exemplaires, dont deux exposés aux musées d'Orsay et Rodin à Paris et un autre au musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine (Aube).

Enchères imprévisibles

D'une dimension de 61,5 x 85 x 37,5 centimètres, il est signé "C. Claudel" et porte le cachet du fondeur et ami indéfectible de la sculptrice, "Eugène Blot Paris", ainsi que le numéro 1 aux pieds de l'implorante.

En novembre 2017, 17 œuvres de la sculptrice avaient atteint un résultat triple par rapport à l'estimation, avec 12 préemptions et 1,187 million d'euros pour un autre bronze célèbre, L'Abandon (1886), le double de son estimation basse.

B.P. avec AFP