Un avocat de Roman Polanski en appelle à la justice suisse

Un des avocats de Roman Polanski en appelle à la justice helvétique après le rejet, jeudi par une cour d'appel californienne, de la demande du cinéaste d'un jugement par contumace pour une affaire de moeurs en 1977. /Photo d'archives/REUTERS/Hannibal Hans - -
PARIS (Reuters) - Un des avocats de Roman Polanski en appelle à la justice helvétique après le rejet, jeudi par une cour d'appel californienne, de la demande du cinéaste d'un jugement par contumace pour une affaire de moeurs en 1977.
Le cinéaste franco-polonais, qui fait l'objet d'une demande d'extradition des Etats-Unis depuis son arrestation en Suisse le 26 septembre, devra être présent à l'audience qui déterminera sa peine pour abus sexuel sur mineure, a estimé la cour.
La victime, Samantha Geimer, aujourd'hui mère de trois enfants établie à Hawaï, a de son côté été déboutée de sa demande d'abandon des poursuites.
"On a le sentiment qu'il y a une volonté de le voir arriver les fers aux pieds alors qu'il n'y a aucune raison pour que Roman Polanski puisse être extradé, aucune", a déclaré M° Hervé Témime sur Europe 1 samedi.
Le réalisateur de "Rosemary's Baby", a-t-il rappelé, a déjà purgé il y a 32 ans une peine de prison dans le cadre de cette affaire.
Polanski s'était enfui du territoire américain en 1978 juste avant l'audience sur sa peine, expliquant qu'il craignait à l'époque que le magistrat revienne sur un accord aux termes duquel il serait condamné aux 42 jours qu'il avait déjà passés derrière les barreaux pour des expertises psychiatriques.
Ses avocats demandaient que la justice le condamne par contumace à cette peine qu'il avait effectuée en vertu de son accord de "plaider-coupable", ce qu'a refusé la cour d'appel.
"La durée de détention qu'il a subie il y a 32 ans correspondait à l'exécution intégrale de sa peine", a fait valoir Hervé Témime, en évoquant un "sentiment d'acharnement évident".
L'avocat en appelle en conséquence à la justice suisse.
"Il y a des recours, je ne sais pas si ses avocats américains les exerceront parce que ces recours sont à la fois longs et illusoires, mais il y a aujourd'hui le recours à l'autorité suisse", a-t-il expliqué.
"J'espère que la justice suisse, les autorités suisses sauront agir en dehors de toute pression et rendre sa liberté à Roman Polanski de manière définitive."
La Suisse attend la conclusion des procédures judiciaires en cours avant de décider d'extrader ou non le réalisateur de "Chinatown", qui est âgé de 76 ans et est depuis plusieurs mois assigné à résidence dans son chalet de Gstaad.
Véronique Tison, édité par Jean-Loup Fiévet