Tarantino accusé d'avoir favorisé ses amis au palmarès de Venise

VENISE (Reuters) - Le président du jury de la 67e Mostra de Venise, Quentin Tarantino, a été accusé par certains de favoritisme, dimanche, au lendemain de l'attribution du Lion d'or au film "Somewhere" de Sofia Coppola, son ancienne compagne.

Autre ami et mentor de Tarantino, le réalisateur américain Monte Hellman, en compétition avec "Road to Nowhere", a reçu un prix spécial pour l'ensemble de sa carrière.

"La présidence (du jury) assurée par Quentin Tarantino s'expose à un risque de conflit d'intérêt, étant donné que Somewhere et Road to Nowhere sont sans doute des films charmants et curieux, mais sans plus", écrit dimanche Paolo Mereghetti, critique de cinéma au Corriere della Sera.

Quant au film espagnol "Balada Triste de Trompeta", qui a valu à Alex de la Iglesia le prix spécial de la mise en scène et celui du meilleur scénario, il avait été éreinté par les critiques présentés au Lido pendant la Mostra.

Si l'on ajoute à cela que les films italiens n'ont absolument rien obtenu et que l'acteur Vincent Gallo, qui ne dit pas un mot dans "Essential Kiling", repart avec le prix d'interprétation masculine, la cérémonie de clôture samedi soir a été l'une des plus surprenantes depuis bien des années.

Tarantino s'est empressé de rejeter toute idée de favoritisme.

"Il n'était pas question que ce genre d'aspect (les amitiés) m'influence. J'étais décidé à ne réagir qu'au film lui-même. Rien d'autre ne m'a fait dévier de ce cap", a-t-il dit aux journalistes après l'annonce du palmarès en clôture de la Mostra, qui s'est tenue du 1er au 11 septembre.

Certains des films ou acteurs les plus appréciés de la compétition ont été oubliés du palmarès. Natalie Portman, appréciée pour son interprétation dans "Black Swan", ou le film "Vénus Noire" du Français Abdellatif Kéchiche, qui reprend l'histoire d'une femme africaine envoyée en Europe en 1810 et exhibée comme une bête de foire, sont repartis bredouilles.

Dans le même ordre d'idée, "Potiche", de François Ozon, dont Catherine Deneuve et Gérard Depardieu partagent l'affiche, n'a eu aucune distinction. Idem pour le film chilien "Post Mortem", qui revient sur le putsch de septembre 1973 vu par un employé d'une morgue.

Mike Collett-White et Silvia Aloisi, Henri-Pierre André, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français