Saint-Ouen: le street artist C215 va réaliser un portrait d'Aïcha, première caissière victime du coronavirus

La mort d'Aïcha Issadounène, première caissière officiellement décédée du coronavirus en France, a profondément ému les villes de Saint-Denis, où elle travaillait dans un Carrefour, et de Saint-Ouen, où elle résidait. Le décès de l'employée de supermarché de 52 ans a également résonné bien au-delà de la Seine-Saint-Denis, en relançant le débat sur le manque de protection des caissiers et caissières face au covid-19.
Le street artist francilien C215, de son vrai nom Christian Guémy, a lui aussi été "très ému" de la disparition d'Aïcha, comme il l'a confié ce jeudi à BFM Paris. C'est pourquoi l'artiste, qui a réalisé de nombreux portraits de personnalités sur les murs des villes d'Ile-de-France, a décidé de rendre hommage à la caissière de Saint-Denis à sa façon en peignant son visage sur un mur de Saint-Ouen au sortir du confinement.
"Le portrait qui en a été fait dans la presse était unanime: c'était quelqu'un de très, très bien, de très attachant, de très dévoué à sa mère, notamment, à ses collègues. Elle était toujours serviable. J'ai été très ému et je me suis donc employé à préparer son portait", explique Christian Guémy, qui a dévoilé le dessin de sa future peinture sur les réseaux sociaux.
C215 a également contacté la mairie de Saint-Ouen pour lui faire part de son projet, s'enquérir sur la disponibilité d'un mur ainsi que de l'accord de la famille d'Aïcha Issadounène.
"J'ai de la chance, le maire, Monsieur Delannoy, me confirme ce matin qu'il a plusieurs propositions de murs et qu'on a obtenu l'accord de la famille, explique l'artiste. C'est vraiment super".
Christian Guémy ne connaît pour l'instant pas l'emplacement exact de son futur graph, mais espère que l'oeuvre permettra à "sa famille, aux élus, aux candidats à la mairie et à tous les gens qui le souhaitent de se recueillir" pour "célébrer sa personne et tous ceux qui prennent des risques pour remplir les rayons, encaisser les commissions et qui n'imaginaient pas un jour être confrontés à une telle crise sanitaire".