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Raphaël Enthoven, déprogrammé d'un festival à Besançon pour des propos sur Gaza, dénonce une "censure"

Le philosophe français Raphaël Enthoven à Paris, le 20 avril 2021

Le philosophe français Raphaël Enthoven à Paris, le 20 avril 2021 - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Le philosophe Raphaël Enthoven dénonce la "censure" de la mairie de Besançon, qui a annulé sa participation à un festival littéraire en raison de ses propos sur Gaza. Il avait déclaré qu'il n'y a "aucun journaliste à Gaza, uniquement des tueurs".

Au lendemain de l'annulation de sa participation à un festival littéraire à Besançon, le philosophe dénonce sur X une "censure".

L'agglomération de Besançon, dirigée par la gauche, a annoncé jeudi annuler la participation du philosophe Raphaël Enthoven à un festival littéraire prévu du 19 au 21 septembre, en raison de propos de l'auteur sur la situation à Gaza.

"Les récentes déclarations polémiques de M. Enthoven sont de nature à remettre en cause la sérénité du déroulement du festival littéraire 'Livres dans la boucle'", a déclaré à l'AFP une porte-parole. "Dans ces conditions, l'organisateur Grand Besançon Métropole a demandé au prestataire de la manifestation d'annuler sa venue fin septembre", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué publié mercredi, la section de Besançon du Parti communiste - membre de la majorité municipale - s'était émue de la venue annoncée de Raphaël Enthoven, en dénonçant des "propos inadmissibles" qu'il avait tenus sur le réseau social X le 15 août dernier.

"Preneurs d'otages avec une carte de presse"

L'écrivain - qui vient de publier L'Albatros en cette rentrée littéraire - avait affirmé: "Il n'y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d'otages avec une carte de presse".

Le lendemain, il avait précisé, toujours sur X: "On connaît des dizaines d'exemples avérés de faux 'journalistes' qui sont en réalité des combattants du Hamas ou des preneurs d'otages. Combien d'exemples a-t-on de journalistes libres de travailler à Gaza qui ne soient liés ni de près ni de loin à l'organisation terroriste?"

Après ces déclarations "Raphaël Enthoven a essuyé insultes et menaces de mort. Ce qui est évidemment condamnable", a commenté le PCF de Besançon. "Mais cela ne doit pas faire oublier le caractère intolérable de ces propos", qui "donnent tout simplement carte blanche à l'armée israélienne pour assassiner sans honte ceux qui voudraient informer et dénoncer ses forfaits", a dénoncé le parti communiste.

Sur X ce vendredi, Raphaël Enthoven, s'adressant à la maire de Besançon estime: "Nous pouvons être en désaccord sur ce qu’est un journaliste (je ne doute pas qu’on le soit) mais il n’y a rien dans mes propos qui justifie la censure dont vous paraissez si fière".

Plus de 250 médias dans 70 pays ont participé lundi à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, soit plus de 210 selon l'ONG Reporters sans frontières.

M. R. avec AFP