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Pourquoi David Hockney délaisse la Californie pour la Normandie

David Hockney en septembre 2017, devant l'oeuvre dont il a fait don au centre Pompidou.

David Hockney en septembre 2017, devant l'oeuvre dont il a fait don au centre Pompidou. - BFM Paris

Le peintre britannique qui a tant immortalisé la Californie, quitte les collines de Hollywood pour celles de Normandie.

Exit le ciel bleu californien, bonjour la Normandie. David Hockney, artiste le plus cher du monde (récemment devancé d'une courte tête par Jeff Koons), quitte les palmiers de Hollywood Hills pour les pommiers de Caen. 

Au Wall Street Journal, l'artiste britannique de 82 ans, fumeur invétéré, explique en avoir assez de ne pouvoir fumer comme il veut. "Cela fait plus de 60 ans que je fume, assure-t-il. Combien de temps me reste-t-il? Je vais mourir soit d'une maladie liée à la cigarette, soit d'une maladie qui n'est pas liée à la cigarette", note avec malice celui qui se plaît à comptabiliser les grands peintres fumeurs morts à un âge avancé (de Matisse à Picasso), et les militants anti-tabac morts prématurément, comme l'évoquait M le magazine Monde en 2016. 

Mais David Hockney risque d'être déçu. S'il est charmé par le paysage de la verte Normandie - il évoque ainsi avec émerveillement les cerisiers, poiriers, pommiers, bosquets d'aubépine et fleurs de sureau qui peuplent le jardin de sa propriété et lui ont déjà inspiré des oeuvres panoramiques actuellement exposées à New York - c'est le supposé libéralisme de la France face au tabac qui l'a décidé. 

Manger et fumer au restaurant

Le peintre regrette en effet la politique anti-tabac des Etats-Unis, jugée liberticide. Allumant une énième cigarette il explique ainsi au Wall Street Journal:

"Je veux juste travailler et peindre. Et pouvoir manger et fumer en même temps dans un restaurant. Les Français savent vivre. Ils s'y connaissent en plaisir". 

David Hockney, qui a tant peint le bleu des piscines de Californie, a jeté son dévolu sur la propriété de La Grande Cour, près de Caen, l'année dernière, un véritable coup de coeur au terme de seulement 25 minutes de visite. Il était venu à l'abbaye de Westminster en septembre 2018, inaugurer des vitraux qu'il avait dessiné à l'iPad. 

Voilà de nombreuses années que la Normandie est chère à son coeur. Il y a déjà séjourné à plusieurs reprises depuis les années 1990, et s'est dit en admiration devant la tapisserie de Bayeux. De quoi le retenir dans la région quand il aura appris qu'il est interdit de fumer dans les restaurants en France aussi. 

Magali Rangin