JM Delarue : « les CEF doivent rester une alternative possible »

J.M. Delarue, contrôleur général des lieux de privation de liberté - -
Ce mercredi matin face à Christophe Jakubyszyn sur RMC et BFMTV, Jean-Marie Delarue , contrôleur général des lieux de privation de liberté, s’est exprimé sur la polémique autour de l’efficacité des centres éducatifs fermés (CEF). Il a d’abord tenu à rappeler le fonctionnement de ces centres : « Ils sont destinés à des mineurs, des enfants entre 13 et 18 ans et qui sont multirécidivistes. On a mélangé avec ça parfois des gens qui sont là pour un seul crime sérieux. Ce sont des gamins un peu difficiles, on essaie de leur construire une alternative à la délinquance ».
« Certains CEF ont connu d’énormes difficultés »
Il est ensuite revenu sur la réalité du terrain en comparant les centres les uns avec les autres : « La réalité est très différente d’un centre à l’autre. Certains CEF ont connu d’énormes difficultés, des personnes peu formés, peu qualifiés, des conflits entre direction et personnel. Mais, il y a des CEF qui vont bien, qui ont conclu des accords avec des entreprises locales, qui font faire beaucoup de sport, la réalité est nuancée ».
« On ne sait pas ce que les enfants deviennent »
Le contrôleur général des lieux de privation de liberté a ensuite estimé que « les CEF doivent rester une alternative possible parmi la gamme des solutions qui restent au juge pour remettre ces enfants dans le droit chemin ». Malgré sa volonté de voir perdurer les CEF, Jean-Marie Delarue à tout de même reconnu quelques disfonctionnements : « On ne sait pas ce que les gamins deviennent. Les directeurs de CEF ne le savent pas. Ça ne va pas. Il faut que les CEF s’inscrivent dans un cursus, il faut responsabiliser les CEF en leur donnant les moyens de savoir ce que les enfants deviennent. Le coût est élevé mais si on parvient à les sortir de la délinquance, ce n’est pas perdu. Ce n’est pas facile de tirer quelqu’un de la délinquance mais l’argent que l’on y investit n’est pas perdu. La politique pénal, y compris celle des enfants, doit être objet de réflexion. Il faut savoir évaluer le système sécuritaire, il faut savoir évaluer le système, et ne pas se laisser aller à des pulsions sécuritaires ».