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Culture

Delarue : intense émotion dans le monde de la télé

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Le monde des médias rend un hommage unanime à Jean-Luc Delarue, ce vendredi après-midi, peu après l'annonce du décès de l'animateur, emporté par un cancer foudroyant à seulement 48 ans. Une maladie qu'il avait lui-même publiquement révélée, après des problèmes de drogue.

Le monde des médias rend hommage vendredi au « talent » et à la « créativité » de Jean-Luc Delarue, décédé des suites d'un cancer après une carrière brillante entachée par des problèmes de drogue.
L'animateur-producteur avait fait ses débuts à Canal+. La chaîne rappelle que Jean-Luc Delarue « a été une des grandes figures de Canal dont il a incarné avec talent, et alors qu'il était encore tout jeune, la mythique Grande Famille. On avait suivi avec beaucoup d'affection et d'admiration sa belle carrière de producteur (quelquefois pour Canal) et d'animateur depuis son départ du groupe. Les équipes de Canal apprennent avec beaucoup d'émotion sa disparition ».
Philippe Gildas, l'un des anciens présentateurs vedettes de Canal+, garde l'image de « quelqu'un qui avait une immense ambition mais un talent encore plus grand que son ambition, ce type avait d'énormes qualités comme animateur, comme journaliste, comme producteur. Il a été un des premiers à réussir le doublé animateur de ses émissions et producteur. Ce qui le distinguait c'était sa personnalité, le savoir-faire, le métier et le faire bien. Et c'est bien pour ça que je suis furieux mais depuis longtemps et je lui ai dit souvent: ' Tu gâches, ce n'est pas possible, la volonté que tu as là dans le travail pourquoi tu ne l'as pas vis-à-vis de toi-même? ' ».

« Il a payé très cher sa réussite »

Plus récemment, Sophie Davant avait succédé à Jean-Luc Delarue à la tête de l'émission « Toute une histoire». L'animatrice se souvient d' « un être hors du commun, d'une résistance exceptionnelle, je pensais qu'il vaincrait. C'est lui qui a importé cette télé testimoniale et qui l'a fait avec brio. Je retiens de lui une intelligence hors du commun, vive, rapide, perspicace et puis un entrepreneur incroyable, un meneur d'équipe. Les équipes qui travaillaient avec lui l'admiraient profondément. Je n'étais moi aussi qu'admirative de son parcours. Hélas il a payé très cher sa réussite ».
C'est cette réussite que souhaite d'abord retenir Michel Boyon, président du Conseil supérieur de l'Audiovisuel: « Je salue en Jean-Luc Delarue un grand artiste de l'audiovisuel. Son talent brillait d'innombrables facettes. Divertissement, information, thèmes de société, documentaires, il s'intéressait à tous les genres. Il n'a cessé d'apporter à notre radio puis à notre télévision les fruits de son exceptionnelle créativité, de son imagination fertile. Les pages qu'il a écrites dans le grand livre de l'audiovisuel resteront des références pour les professionnels ».

« Il s'est battu comme un lion »

« Je vais essayer de rester digne, confie l'animateur Christophe Dechavanne, je sais bien sûr que c'est ridicule, parce qu'il y a de tels malheurs dans le monde, c'est un mort de plus, mais je trouve que cette maladie est d'une grande injustice. C'était un mec brillant, très drôle, il était un peu fêlé oui, mais qui ne l'est pas dans ce métier de ' ouf ' , c'est terrible ».
Dès l'annonce du décès de Jean-Luc Delarue, les réactions et hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Twitter . La journaliste Laurence Ferrari y exprime sa douleur : « Mon ami Jean-Luc Delarue s'en est allé. Il s'est battu comme un lion. Il m'a appris à écouter les autres ».
« J'apprécie le respect qu'il montrait pour les personnes qu'il faisait témoigner et son empathie vis-à-vis d'eux, témoigne pour sa part Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture et de la Communication. Il traitait tout le monde avec respect et dignité ».

« Il a brûlé sa jeunesse »

A son tour, l'animatrice Flavie Flament se souvient : « Je l'ai rencontré pour la première fois j'avais 14 ans, on s'est vus, on s'est perdus de vue, mais surtout il a été celui qui m'a permis de me révéler, il comprenait les attentes du public, il les précédait parfois. C'était une personnalité très riche, complexe, extrêmement attachante. C'était quelqu'un qui essayait toujours d'aller au plus profond du détail qui allait permettre à quelqu'un de se révéler. Il m'a appris l'empathie et puis il a aussi su aller chercher chez moi des ressources d'émotion ».
Jean-Pierre Elkabbach, l'ancien président de France Télévisions, se souviendra de Jean-Luc Delarue comme d'un homme brillant qui a brûlé sa vie : « Pour moi, ça a été l'un des plus doués de sa génération. Il avait tous les talents: il avait la présence, l'humour et un appétit constant des découvertes et de la vie. Il a connu tous les succès, il les a connus très vite, sans doute trop vite. C'était le symbole d'un univers qui dévore ses enfants (...) Il n'était pas marqué par une ambition féroce, il avait besoin de s'affirmer, il avait besoin d'être aimé, un besoin d'amour incommensurable (...). Il a brûlé sa jeunesse ».

La Rédaction avec AFP