A. Brahic : « Mars, c’est la banlieue ! »

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Invité vendredi 6 juin, André Brahic, astrophysicien et auteur de « Lumières d'étoiles, les couleurs de l'invisible » aux éditions Odile Jacob, a évoqué les dernières découvertes concernant la planète Mars : « Mars, c'est la banlieue. Il n'y a que quelques dizaines de millions de kilomètres donc c'est à côté. On sait qu'il y a de l'eau à l'état solide, de la glace. On sait qu'il y a de l'eau à l'état gazeux, de la vapeur d'eau. De l'eau liquide, ça c'est une grande question ».
« Il ne peut pas y avoir d'eau liquide à la surface parce que la pression et la température font que c'est soit de la glace soit du gaz. Cela dit, il peut y avoir un peu d'eau liquide, au mois de juillet entre une et trois heures de l'après-midi du côté de l'équateur au bon endroit. Pas de quoi faire des fleuves et des affluents. Or, sur Mars, on constate qu'il y a des fleuves asséchés. Donc dans le passé, l'eau a coulé, il y avait des nuages, de la pluie... »
« L'eau est une condition nécessaire mais pas suffisante à la vie. On a lancé une sonde qui s'appelle Phoenix qui va gratter du côté du pôle, là où on pense trouver de la glace. On va voir si cette eau, que l'on va examiner, est propice à la vie. La grande question c'est : est-ce que la vie est apparue aussi sur Mars ? Le seul moyen de le savoir, c'est d'aller sur place, d'examiner... »
« In fine, au XXIème siècle, on enverra des cosmonautes, des géologues, qui trouveront peut-être des fossiles. Et on saura si la vie a démarré. Si ça n'a pas démarré, c'est fantastique aussi, ça veut dire que dans le processus qui a conduit à la vie, il nous manque quelque chose, donc il faut chercher un peu plus ».