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Brest

Cette innovation médicale bretonne qui ne peut pas être commercialisée en France

Les urgences de l'hôpital La Cavale Blanche de Brest, le 22 août 2024

Les urgences de l'hôpital La Cavale Blanche de Brest, le 22 août 2024 - Fred TANNEAU © 2019 AFP

Un entrepreneur finistérien a inventé un produit qui permet de mieux conserver les greffons. Hélas, il ne peut pas, pour le moment, commercialiser son innovation en France.

Hemarina. Ce nom ne vous dit peut-être rien, pourtant il s’agit de celui d’une société innovante dans le Finistère. C’est même la première à devenir société ambassadrice du don d’organe dans le département. Elle a reçu ce titre le 17 octobre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes et de tissus, note Ouest France.

À la tête de la société: Franck Zal. Cet entrepreneur a développé "HEMO2life", une technologie qui permet d’améliorer la qualité et le temps de conservation des greffons, à partir d’un ver marin des plages bretonnes. Grâce à cette invention, 600 personnes ont d’ores et déjà reçu des greffes de rein, et ce, dans le cadre d’essais cliniques. La particularité, c’est assurément le succès des opérations (98,3% contre 85%).

Une commercialisation en Arabie saoudite

Désormais, Franck Zal ambitionne de commercialiser son produit en France. Mais il se heurte à des difficultés d’ordre administratif. "Nous, on est innovants, on doit naviguer là-dedans. Sauf qu’un patient, il n’a pas le temps d’attendre", déplore-t-il dans les colonnes de Ouest France. Les Français ne peuvent donc pas y avoir accès, alors que l’innovation va être commercialisée sous peu en Arabie saoudite.

"Les Saoudiens vont être les premiers à utiliser "HEMO2life" à grande échelle, alors que ça a été créé ici, à Morlaix", résume l’entrepreneur, désabusé. Pour que son dossier évolue, il faut qu’il remette un document, le PMCF. Il s’agit d’un test à grande échelle pour faire une nouvelle évaluation du produit, et ce, afin de déterminer son prix de remboursement. Sans quoi, "HEMO2life" ne sera pas remboursé par la sécurité sociale.

Désormais, il en appelle à l’État. Il souhaite que le produit puisse être utilisé par les hôpitaux français et transmettre les documents nécessaires "au fur et à mesure" à l’administration.

Pierre Fougères (6Medias)