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Haute-Provence

Mort d'Émile: de sa disparition aux premières gardes à vue, les dates clés de l'enquête

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Les grands-parents maternels du petit Émile ainsi que deux de leurs enfants ont été placés en garde à vue ce 25 mars. Ce sont les premières gardes à vue depuis le début de l'enquête autour de la disparition puis de la mort du garçon, en juillet 2023.

L'enquête s'accélère. Plus d'un mois après l'enterrement d'Émile, petit garçon de 2 ans et demi disparu au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) en juillet 2023, quatre personnes ont été placées en garde à vue dans l'affaire.

C'est la première fois depuis le début des investigations que des personnes sont interpellées. Retour sur plus d'un an et demi d'enquête.

• La disparition d'Émile, le 8 juillet 2023

En fin d'après-midi, le petit Émile disparaît dans le hameau du Haut-Vernet le samedi 8 juillet 2023. Ses grands-parents alertent la gendarmerie, expliquant que le garçon a échappé à leur vigilance.

Une enquête de flagrance est ouverte. Rapidement, les forces de l'ordre se mettent à la recherche de l'enfant. Pendant plusieurs jours, beaucoup d'habitants bénévoles aident à mener des battues dans ce village entouré de forêts et de bois pour tenter de retrouver le garçon, en vain.

• Une information judiciaire ouverte le 18 juillet 2023

L'enquête s'accélère dix jours plus tard, avec l'ouverture d'une information judiciaire en recherche des causes de la disparition d'Émile. Un changement qui ne sera pas anodin.

En raison de la "complexité" de l'affaire, le procureur de la République de Digne-les-Bains a choisi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour élargir les pouvoirs de l'enquête. Cela permet d'étendre le droit des victimes par exemple.

Toutefois, le placement en garde à vue de personnes dans cette affaire n'était toujours pas d'actualité: depuis 2011, il n'est plus possible de placer une personne en garde à vue pour la qualification pénale de "recherche des causes de la disparition".

C'est pourquoi le 21 août 2023, le parquet d'Aix-en-Provence requalifie l'enquête, qui sera désormais ouverte pour "enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires sur mineur de quinze ans".

• Des perquisitions en octobre et novembre 2023

Pendant des semaines, chaque recoin du Haut-Vernet est inspecté: les bois sont ratissés, des plongeurs se penchent sur le plan d'eau du Vernet et une dalle de béton, construite au moment de la disparition de l'enfant est même détruite.

Le 17 octobre, pour la première fois, un domicile est perquisitionné par les enquêteurs non loin du Haut-Vernet. Il s'agit de l'habitation d'un jeune agriculteur. La perquisition continue jusqu'au lendemain.

Quelques jours plus tard, le 7 novembre, ce sont 36 habitations qui sont perquisitionnées par les forces de l'ordre dans le cadre de l'enquête. La majorité se trouvent au Vernet, mais cinq domiciles sont dans d'autres départements en France.

• Le crâne d'Émile retrouvé le 30 mars 2024

Deux jours après une remise en situation du jour de la disparition d'Émile, en présence des témoins clés de l'affaire, le crâne du petit garçon est finalement retrouvé par une randonneuse, en plein milieu d'un chemin à deux kilomètres du Haut-Vernet.

Des vêtements sont par la suite retrouvés, éparpillés dans une zone de 150 mètres autour du lieu où était le crâne. Cette découverte majeure dans l'enquête permet de prouver qu'Émile est bel et bien mort.

Bien qu'une réponse soit apportée au proche de l'enfant, de nombreux faits restent inexpliqués, en particulier la cause de la mort d'Émile. Aucune piste n'est écartée: l'enfant aurait pu se perdre seul, avoir été attaqué par un animal ou sa mort aurait pu être causée par une tierce personne.

Des recherches approfondies ont lieu durant le mois d'avril, ce qui permet de retrouver d'autres "éléments corporels et effets appartenant à Émile". Un ADN étranger à la famille a également été découvert sur les vêtements de l'enfant.

• Les obsèques du petit garçon, le 8 février 2025

Les obsèques d'Émile se sont tenues à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume dans le Var le 8 février dernier, avant une inhumation dans la plus stricte intimité familiale dans la commune des parents du petit garçon à La Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône.

Dix-neuf mois après sa disparition, c'est un moment nécessaire pour la famille, qui a pu dire au revoir au jeune garçon.

Malgré la cérémonie, l'enquête se poursuit et beaucoup de questions restent sans réponse. Parmi les autres pistes étudiées, se trouve celle de la mort provoquée par une intervention d’un tiers, après un accident et la dissimulation du corps.

• De nouvelles recherches autour de l'église le 13 mars 2025

Un mois après l'enterrement d'Émile, des enquêteurs se sont rendus au hameau du Haut-Vernet le jeudi 13 mars et se sont concentrés sur les alentours de l'église Saint-Martin. La quinzaine de militaires provient de la "cellule Émile", mise en place pour poursuivre les investigations de l'affaire.

Les enquêteurs ont passé plusieurs heures sur place. Ils ont aspergé les alentours de l'édifice avec du "BlueStar", un produit utilisé dans la pénombre par les scientifiques et enquêteurs pour détecter une trace de sang. Un produit déjà utilisé quelques jours après la disparition d'Émile dans de nombreuses routes du village.

Ils ont alors saisi une imposante jardinière, installée devant l'église depuis plusieurs années.

• Les premières gardes à vue, un an après la découverte du crâne

Pratiquement un an après jour pour jour après la découverte du premier ossement d'Émile, les grands-parents maternels du petit Émile, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue, ce mardi 25 mars, pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre".

Les investigations étaient programmées. Les grands-parents ont été interpellés à La Bouilladisse. L'intervention humaine dans l'affaire de la mort d'Émile se précise et est jugée "fort probable" par une source proche du dossier qui s'est confiée à BFMTV.

Le procureur de la République d'Aix-en-Provence a indiqué dans un communiqué que des "opérations criminalistiques" sont en cours.

• Les quatre gardes à vue prolongées

Les gardes à vue de l'oncle, la tante, et les grands-parents maternels d'Émile ont toutes été prolongées, a appris BFMTV. Les membres de la famille ont été entendus par les enquêteurs ce mardi 25 mars.

Selon nos informations, le grand-père a été auditionné trois fois ce mardi, avant un quatrième entretien à 9h30 le lendemain. Avant ce jour, il avait déjà été interrogé plusieurs fois par les forces de l'ordre, sans jamais changer de version.

Selon lui, Émile s'est réveillé d'une longue sieste vers 17 heures. Son grand-père assure qu'il était en train de fouiller dans le coffre de sa voiture, de ranger des piquets pour faire un enclos pour ses chevaux lorsque le petit garçon a échappé à sa vigilance.

Vers 17h15, le patriarche a alors commencé à le chercher et s'est rendu compte qu'il avait disparu. Une version confirmée par son épouse. La garde à vue des deux grands-parents est prolongée de 24 heures, jusqu'à jeudi 27 mars à 6h30.

Juliette Moreau Alvarez