Après la demande d'une habitante, la justice ordonne le retrait d'une grande croix érigée par un maire corse à l'entrée de son village

Le maire de Quasquara, en Corse, s'était opposé à la demande de retrait de la croix installée dans la commune. Le tribunal adminitratif de Bastia a finalement tranché, ce vendredi 10 octobre, en faveur de sa disparition.

En 2022, une croix avait été installée à l'entrée de la commune de Quasquara, en Corse. Cette dernière, symbole chrétien, va devoir être retirée, sur décision du tribunal administratif de Bastia, rendue ce vendredi 10 octobre.

À l'origine de ce retrait, la requête d'une habitante de la commune, qui avait saisi l'instance juridique après s'être vu opposer un refus par l'édile, Paul-Antoine Bertolozzi.

Respect de la laïcité

Dans sa décision, citée par France 3, le tribunal administratif justifie que "la loi du 9 décembre 1905 pose le principe selon lequel la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte et s’oppose ainsi à l’installation par les personnes publiques, dans un emplacement public, d’un signe ou d’un emblème manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse", rappelant par la même occasion le principe de laïcité.

Pour se défendre, la mairie avait affirmé que la croix était installée sur "un emplacement différent des deux calvaires identifiés sur le cadastre communal de 1880" et "en remplacement d'une ancienne croix". Or, selon le tribunal "aucun élément du dossier n'a permis (de) l'établir".

Et le maire ne compte pas s'arrêter à cette décision. Dans un communiqué relayé par France 3, Paul-Antoine Bertolozzi a fait savoir que "la commune, condamnée par ailleurs à payer à 1.500 euros à la requérante, a décidé d'utiliser les recours légaux".

Une polémique à l'échelle locale

Ces débouchés judiciaires sur un sujet, en apparence, ultra-local ont été égrenées par des polémiques allant d'élus locaux à des blogs et influenceurs non liés à la péninsule.

Le conseiller municipal d'Ajaccio et ancien ministre de l'action publique Laurent Marcangeli a exprimé, sur X, son "soutien le plus total" au maire de la commune. "Avant d’être un symbole religieux, la croix chrétienne est une tradition de nos villages insulaires, qui je le crois, ne porte tort à personne", a-t-il écrit.

Arthus Vaillant