Supporter corse éborgné: deux ans de sursis confirmés en appel pour le policier à l'origine de la blessure

Maxime Beux (C), lors du procès devant la cour d'appel de Reims, le 16 février 2017 - FRANCOIS NASCIMBENI © 2019 AFP
Sursis confirmé. Un policier a été condamné en appel, vendredi 10 octobre à Troyes, à deux ans de prison avec sursis, comme en première instance, pour avoir éborgné un supporter corse avec sa matraque lors d'échauffourées après un match Reims-Bastia en février 2016.
La cour d'assises de l'Aube, qui l'a reconnu coupable de violence avec arme ayant entraîné une infirmité permanente, a suivi le réquisitoire de l'avocate générale, en ligne avec le jugement de première instance de la cour d'assises de la Marne en 2022.
"Interpeller n'est pas un permis de tuer ou de blesser", avait rappelé l'avocate générale dans la matinée.
Pour la défense, le policier de 53 ans "a juste fait son boulot dans des conditions difficiles", avait lancé maître Nicolas Brazy, l'un de ses avocats, qui avait à nouveau plaidé l'acquittement.
Des coups à la matraque télescopique
Les faits remontent au 13 février 2016, lorsque des tensions entre supporters et policiers ont éclaté dans le centre-ville de Reims, au terme d'un match de Ligue 1 remporté par Bastia.
Après avoir essuyé un jet de fumigène avec ses collègues, le policier s'est lancé à la poursuite d'un supporter corse qui venait de porter un coup sur le capot de sa voiture, et l'a frappé à l'aide de sa matraque télescopique pour l'interpeller.
Malgré une plaie saignante à l'oeil, Maxime Beux, 22 ans à l'époque et originaire de Bastia, était placé en garde à vue. Sa prise en charge par les secours n'est intervenue que plus d'une heure après, et son oeil gauche n'a pu être sauvé.
Âgé de 32 ans aujourd'hui et devenu accompagnateur en montagne, il vit depuis avec une prothèse.
Le policier "a ruiné les années de Maxime Beux qui auraient dû être les plus belles", a déclaré son avocat maître Benjamin Genuini lors de l'audience en appel. "Ce n'est pas le procès de la police, mais d'un homme qui a été couvert trop longtemps par sa hiérarchie", a-t-il souligné.