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Une mise à jour de la "liste rouge" des espèces menacées attendue

Un lion dans le parc national de Nairobi, le 21 juin 2020

Un lion dans le parc national de Nairobi, le 21 juin 2020 - Simon MAINA © 2019 AFP

Un des temps forts du congrès mondial de l'UICN, qui se réunit à partir de vendredi à Marseille, sera la mise à jour de cette fameuse liste.

Le congrès mondial de la nature, organisé par l'UICN, se tient à partir de vendredi à Marseille. Un des temps forts de ce rendez-vous majeur, qui se reproduit tous les quatre ans, sera la mise à jour de la fameuse liste des espèces menacées, qui classe les espèce en danger en sept catégories, de "préoccupation mineure" au définitif "éteinte".

Elle répertoriait dans sa dernière version 138.374 espèces, dont 38.543 menacées d'extinction. La place d'une espèce sur la liste peut avoir d'importantes conséquences en termes de mesures de protection comme de financements.

Prédateurs emblématiques de la savane africaine, lions et guépards ont été chacun reconduits en 2014 comme "vulnérable", la plus basse des trois catégories d'espèces "menacées". Classement qui ne devrait pas être réévalué à Marseille.

"Les guépards devraient être classés 'en danger'"

"Mais ne vous y trompez pas. Vulnérable signifie bien qu'une espèce est menacée," insiste Sarah Durant de l'institut de zoologie de Londres et membre du groupe spécialisé de l'UICN sur les félins. "Mais je pense que les guépards devraient être classés 'en danger'", niveau directement supérieur.

Avec d'autres spécialistes, elle a co-signé une étude en ce sens, argumentant que cette catégorisation, basée sur des critères identiques pour toutes les espèces, ne prend pas assez en compte les spécificités de certaines d'entre elles.

Ainsi, la population totale de guépards est estimée avoir baissé de quelque 30% en 15 ans, soit trois générations pour ces animaux, pour s'établir à quelque 7.000 individus. Une chute impressionnante, mais loin du seuil de 50% fixé pour un passage à la catégorie "en danger".

"Les critères sont solides"

La situation des lions n'est pas beaucoup plus reluisante, même si leur population globale est estimée à plus de 20.000 individus, selon Paul Funston, directeur du programme Lion à l'ONG Panthera. Un recensement en 2014 a calculé que ce chiffre avait chuté de 43% en 21 ans, soit trois générations pour le "roi de la savane". A quelques points du seuil de classement "en danger".

Quand on lui demande si le lion aurait quand-même dû être classé "en danger" en 2014, l'expert soupire. "Ce processus est si frustrant. Le nombre de lions a chuté de façon catastrophique avant l'établissement de la première liste rouge (en 1964), dont le chiffre est pourtant devenu le mètre étalon".

Mais Craig Hilton-Taylor, directeur du département Liste Rouge de l'UICN, défend le processus. "La liste prend tous ces points en compte. Les critères sont solides", explique-t-il. Concernant les lions, il reconnait que les --relativement bons-- chiffres des pays d'Afrique australe ont pu faire pencher la balance contre un changement de catégorie. "Je pense qu'avec les tendances actuelles, si les experts refaisaient l'évaluation en se projetant vers l'avenir plutôt qu'en prenant juste en compte le passé, ils pourraient franchir ce seuil".

https://twitter.com/ivalerio Ivan Valerio avec AFP Directeur des rédactions digitales BFM-RMC