"Un phénomène merveilleux": une espèce de cigale périodique de retour après 17 ans d'absence aux États-Unis

Une cigale aux yeux rouges à Chevy Chase, dans le Maryland, le 17 mai 2021. (Photo d'archive) - MANDEL NGAN / AFP
Elle n'avaient pas pointé le bout de leurs ailes depuis le début de l'été 2008. Des signalements effectués sur l'application participative Cicada Safari ont montré que des cigales aux yeux rouges ont fait leur retour dans le sud du pays.
Tandis que les températures se réchauffent dans le nord, des millions de cigales dites "périodiques", issues de la couvée XIV ("Brood XIV"), devraient sortir de terre sous forme de nymphes puis muer, s'accoupler, pondre et mourir, le tout sur fond du bruit assourdissant que font les mâles pour séduire les femelles.
Près de 3.500 espèces de cigales
Les cigales sont des insectes hémiptères, qui comprennent notamment les punaises diaboliques, les punaises de lit et les pucerons. Il existe près de 3.500 espèces de cigales différentes dans le monde, dont beaucoup ne sont pas encore nommées.

Mais les cigales périodiques, qui émergent en masse tous les 13 ou 17 ans, n'existent que dans l'est américain, avec deux autres espèces non apparentées trouvées dans le nord-est de l'Inde et dans les îles Fidji, explique Chris Simon, spécialiste des cigales à l'université du Connecticut.
"Tout le monde est fasciné par ces insectes, parce que vous ne voyez rien pendant 13 ou 17 ans, et puis tout d'un coup, votre maison et votre voiture en sont recouvertes", selon la scientifique.
"C'est un phénomène merveilleux que vous pouvez montrer à vos enfants, les regarder sortir de leur coquille et se demander comment ils ont évolué", ajoute-t-elle, exhortant le public à les apprécier, et non à les craindre.
Des insectes inoffensifs
Les "cicadas" sont souvent pensées comme des "créatures de l'histoire", qui marquent le temps qui passe et des périodes de vie. Elles sont inoffensives et ne se nourrissent pas de nourriture solide, une fois l'âge adulte atteint.
Ainsi, leur meilleure défense reste leur abondance. Elles pullulent en si grand nombre qu'elles rassasient les prédateurs tels que les oiseaux, les ratons laveurs, les renards et les tortues, jouant ainsi un rôle crucial dans l'écosystème. Mais leur survie est de plus en plus mise en danger par les perturbations de leur environnement, provoquées par l'homme.
La déforestation ainsi que l'urbanisation ont détruit leur habitat. Et le changement climatique entraîne l'apparition plus fréquente de cigales qui émergent quatre ans trop tôt ou trop tard, souvent en trop petit nombre pour survivre, ce qui pourrait menacer la population à long terme.