Faut-il la sauver ou l'euthanasier? Une oie survit depuis plusieurs semaines, transpercée par un carreau d'arbalète

Capture du post X du député de Paris Aymeric Caron, datant du 9 août 2025, qui alerte les associations de protection animale pour l'oie blessée depuis plusieurs semaines dans le plan d'eau de Mézières-Ecluzelles (Eure-et-Loir) . - BFMTV
Cela fait plusieurs semaines que les promeneurs du plan d'eau de Mézières-Ecluzelles (Eure-et-Loir) sont pris d'effroi. Au milieu du paysage bucolique, une oie Bernache du Canada patauge tant bien que mal dans l'étang, le flanc transpercé par une flèche.
"C’est affligeant!, estime Séverine, une habituée du site à l'Écho Républicain. J’en avais entendu parler quelques jours plus tôt. L’oie était près de la base nautique. J’étais choquée! C’était tellement violent que j’ai photographié l’animal". N'ayant pas réussi à l'attraper, Séverine a perdu sa trace. "Elle est peut-être ailleurs, je l’espère", soupire-t-elle au journal local.
L'oie redonne signe de vie régulièrement, à en croire Astrid, une autre promeneuse: "Nous sommes très nombreux à signaler tous les jours sa présence sur l'étang. Cela fait presque un mois qu'elle survit comme cela". La femme dit d'ailleurs avoir contacté les pompiers, mais rien y faire. L'oiseau reste insaisissable. "Ils ne sont pas vraiment équipés pour cela également", avance-t-elle.
Une espère nuisible
Sur X, le député de la 18e circonscription de Paris, Aymeric Caron, a interpellé samedi dernier les associations de protection animale, les sommant d'intervenir. "Chaque vie compte", a-t-il écrit.
Contacté par l'Écho Républicain, l'association Beauval Nature, en lien avec la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), a déclaré qu'elle n'était pas autorisée à prendre en charge l'oiseau, "sauf par dérogation". "On n’a pas eu de retour jusqu’à présent pour ce cas-là", précise l'association.
Autre facteur à prendre en compte, l'oie Bernache du Canada est considérée comme une "espèce exotique envahissante", indique la LPO sur son site. En tant que telle, elle est classée comme nuisible et donc chassable. Un contexte qui rend difficile le secours de l'oiseau.
En France, la chasse est encadrée par un règlement strict. L'utilisation d'un arc, comme il aurait pu être fait usage contre l'oie Bernarche à Mézières-Ecluzelles, nécessite une formation obligatoire et un permis de chasser.
L'utilisation de toute autre arme, comme une arbalète, par exemple, est interdite en France. L’auteur du tir risque une peine de prison maximum de trois ans et jusqu’à 3.750 euros d’amende.