Fin du martyre pour "l'homme-arbre" bangladais après 16 opérations

Abul Bajandar, surnommé "l'homme-arbre", a été opéré 16 fois - Sam Jahan-AFP
Un Bangladais surnommé "l'homme-arbre" pour ses verrues impressionnantes aux allures d'écorce sur les mains et les pieds devrait prochainement pouvoir quitter l'hôpital où il a été opéré 16 fois.
Une maladie de peau rarissime
Abul Bajandar, 27 ans, a été, grâce à ces opérations, allégé de cinq kilos d'excroissances géantes qui, auparavant, l'empêchaient de prendre dans ses bras sa fille de trois ans.
Ces grosses verrues, qu'Abul Bajandar a vu apparaître à l'adolescence mais qui ont commencé à s'étendre plus rapidement il y a cinq ans, ont été diagnostiquées comme un cas d'épidermodysplasie verruciforme, une maladie de peau génétique rarissime. Seules quatre personnes au monde ont été formellement diagnostiquées comme atteintes de cette maladie dite de "l'homme-arbre".
"Ses mains et ses pieds sont presque guéris"
"Le traitement de Bajandar constitue un tournant pour l'histoire des sciences médicales", a déclaré la coordinatrice de la chirurgie plastique au Dhaka Medical College Hospital, où il a été opéré. "Ses mains et ses pieds sont presque guéris. Il pourra sortir dans les trente prochains jours, après une série d'opérations mineures pour améliorer la forme de ses mains."
Elle a estimé que son patient pourrait être le premier au monde à guérir de cette maladie, si les verrues ne repoussent pas. L'an dernier, un Indonésien atteint du même mal est mort. Abul Bajandar a de son côté rappelé, de son lit d'hôpital, à quel point il avait pu souffrir avant ses premières opérations il y a près d'un an.
"Je me sens beaucoup mieux"
"Je croyais que je ne pourrais jamais porter mon enfant", a-t-il dit, une main dissimulée sous un épais bandage. "Je me sens beaucoup mieux, je peux tenir ma fille sur mes genoux et jouer avec elle. J'ai hâte de rentrer à la maison."
Originaire d'un village pauvre du district côtier de Khulna, Abul Bajandar est devenu une célébrité grâce aux médias locaux et internationaux. Il avait été contraint de quitter son emploi de chauffeur de rickshaw en raison de sa maladie. Il espère désormais créer un petit commerce, grâce aux dons qui ont afflué du monde entier.