Une association demande la fermeture du lieu de mémoire de l'Abbé Pierre, accusé de violences sexuelles

L'association de lutte contre les violences faites aux enfants Mouv'Enfants demande la "fermeture définitive" du Centre abbé Pierre d'Esteville, en Seine-Maritime, après les accusations d'agressions sexuelles envers le fondateur du mouvement Emmaüs dévoilées cette semaine.
Le Centre abbé Pierre-Emmaüs, où sont restées intactes depuis son décès sa chambre et sa chapelle, est un "lieu de mémoire" qui "présente la vie de l’abbé Pierre, son message et l’actualité de son œuvre", selon son site.
Ce dimanche, des militants du Mouv'Enfants étaient à Esteville pour demander sa fermeture et la mise en place au sein d'Emmaüs d'une "véritable politique de la protection et de lutte" contre les violences sexistes et sexuelles, relate l'association sur X (ex-Twitter).
"Pas de lieu de mémoire sur un agresseur", était-il écrit sur leurs affiches.
L'association a également lancé une pétition, signée par plus de 4.000 personnes dimanche soir.
Des accusations d'agressions sexuelles
Figure iconique de la lutte contre le mal-logement en France, l'Abbé Pierre est accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles commises entre la fin des années 1970 et 2005, selon un rapport indépendant commandé par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre et publié mercredi.
Parmi les faits remontés, "des comportements inadaptés d'ordre personnel, une proposition sexuelle, des propos répétés à connotation sexuelle, des tentatives de contacts physiques non sollicités, des contacts non sollicités sur les seins".
À la suite de ces premiers récits, un dispositif de recueil de témoignages et d'accompagnement, "strictement confidentiel, s'adressant aux personnes ayant été victime ou témoin de comportements inacceptables de la part de l'abbé Pierre", a été mis en place, selon les trois associations.
"Nous vous croyons"
"Aux victimes de l’abbé Pierre: nous vous croyons et nous vous apportons tout notre soutien", affirme le Mouv'Enfants sur X. L'association est présidée par Arnaud Gallais, ex-membre de la Ciivise, la commission sur les violences sexuelles faites aux enfants.
Depuis la déflagration provoquée mercredi par les accusations d'agressions sexuelles portées par plusieurs femmes, le Centre, situé à l'écart du bourg d'Esteville, a "fermé symboliquement" ses portes "jusqu'à nouvel ordre", a constaté l'AFP.
Sur la porte d'entrée, une affichette prévient les visiteurs que cette fermeture est un geste de "solidarité avec les victimes de violences sexistes et sexuelles suite aux récentes révélations médiatiques".