Un surveillant se suicide à Fresnes

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Un surveillant s'est suicidé avec son arme de service dimanche 5 avril à la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne. Le corps a été retrouvé peu après 18h40 dans un mirador de l'hôpital pénitentiaire de l'établissement. Le surveillant, qui avait pris son poste environ 30 minutes avant son geste fatal, n'a pas répondu au test d'alarme effectué toutes les 30 minutes. Le 20 mars dernier, la CGT Pénitentiaire de la maison d'arrêt avait appelé à une journée de mobilisation le 21 avril prochain devant l'établissement, pour dire stop aux mauvaises conditions de travail...
« C'était quelqu'un de très jovial... »
Ce trentenaire, marié et père d'un enfant, était un homme « discret » et « sans souci ». Il travaillait depuis 2000 à l'hôpital pénitentiaire, après avoir officié à la prison elle-même. David Calogine, secrétaire général de l'Union Fédérale Autonome Pénitentiaire (UFAP) de Paris, en témoigne : « c'était quelqu'un de très jovial, très bon professionnel et très discret. C'est vrai que c'est un peu l'incompréhension. Ça avait l'air d'aller, en apparence en tous cas. »
Des conditions de travail « pas bonnes du tout »
D'après David Calogine, les conditions de travail des surveillants pourraient expliquer le geste de cet homme : « les conditions ne sont pas bonnes du tout. On doit faire face à l'accumulation de tâches, parce qu'au-delà de la surpopulation, on ne cesse de nous ajouter des tâches. Malheureusement, à un certain moment, c'est humain, on craque. Le stress devient quotidien et permanent et ça devient très difficile d'aller travailler dans un bon état d'esprit. »