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Un antibiotique pourrait être associé à un risque accru de décès cardiaque

La clarithromycine est un antibiotique couramment prescrit pour soigner des infections bactériennes comme les angines ou les pneumonies.

La clarithromycine est un antibiotique couramment prescrit pour soigner des infections bactériennes comme les angines ou les pneumonies. - Charly Triballeau - AFP

Des chercheurs danois affirment que la clarithromycine pourrait augmenter le risque de décès cardiaque, mais incitent à la prudence sur leurs résultats.

L'alerte n'est pas donnée, mais des chercheurs danois ont mené une étude et ont conclu que la clarithromycine, un antibiotique largement prescrit pour soigner des angines, des bronchites ou des ulcères, pourrait augmenter le risque de décès cardiaque.

Les chercheurs soulignent toutefois que le risque absolu reste faible et que les prescriptions médicales ne doivent pas être modifiées tant que leurs résultats n'auront pas été confirmés par une autre étude. 

L'Agence du médicament pas inquiète

Jointe par BFMTV.com, l'Agence nationale de sécurité du médicament a pris connaissance de l'étude, et se montre rassurante. "Il doit être rappelé que les décès d'origine cardiovasculaire restent rares au vu de l'exposition large de la clarithromycine. Ces données font l'objet d'un suivi particulier par les agences sanitaires. Une procédure d'évaluation européenne aura lieu au cours des prochains mois."

L'agence confirme cependant l'existence d'un risque connu lié au coeur, l'allongement de l'intervalle QT, qui correspond à la durée électrique de la contraction cardiaque. "Un renforcement de l'information sur ce risque est en cours et sera prochainement intégré dans la notice de ces médicaments", nous indique-t-on.

Un taux de décès "très faible"

Les chercheurs danois ont passé en revue près de 5 millions de traitements antibiotiques administrés entre 1997 et 2011 à des adultes danois âgés de 40 à 74 ans, dont 160.000 traités avec de la clarythromycine, pour leur étude.

En comparant les 285 décès cardiaques survenus lors des traitements, les chercheurs ont montré que la prise de cette molécule était liée à un risque accru de 76% par rapport à l'utilisation de la péniciline V. Mais ce sur-risque disparaît dès que le traitement prend fin.

Une augmentation "non négligeable" dans la mesure où cet antibiotique est "l'un des plus couramment utilisés dans de nombreux pays", écrivent les scientifiques. Mais d'autres chercheurs se sont montrés très prudents. "Dans la mesure où le taux de décès est très faible, je ne pense pas qu'il faille s'en inquiéter", a résumé un professeur de statistiques appliqués. 

Alexandra Gonzalez avec AFP