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Société

Trêve hivernale : ces propriétaires qui n’en peuvent plus

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Depuis mercredi soir, la trêve hivernale empêche les expulsions locatives. Mais pour certains propriétaires dont les locataires ne payent pas, c’est parfois aussi très compliqué de boucler les fins de mois.

Pendant plus de 5 mois, les propriétaires ne pourront plus expulser leurs locataires qui ne payent pas. Depuis mercredi soir 21h et jusqu’au 15 novembre, c’est la trêve hivernale. Mais pour certains propriétaires, la période peut aussi parfois être difficile.

« Je dois demander à ma banque des facilités de découvert »

C’est le cas d’Anna Boyard. A 48 ans, elle vit à Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône et cela fait 18 mois que le locataire du petit appartement qu'elle a acheté à crédit ne paie plus le loyer. « Ces personnes-là sont des escrocs professionnels, accuse-t-elle. Je me retrouve à mensuellement avoir 1 500 euros de frais, ça fait plusieurs fois que je demande à ma banque d’avoir des facilités de découvert. Actuellement, nous vivons sur le salaire de mon mari. Ce qui est aberrant, c’est que c’est à moi de trouver des solutions pour essayer de remédier à une injustice ». Aujourd’hui, elle demande une modification de la loi. « J’en appelle à notre ministre, qu’elle change cette trêve hivernale faite pour privilégier les locataires au détriment des petits propriétaires ». 

« Ça m’a couté 18 000 euros »

Nathalie Bernard, de Villeneuve-Loubet, a elle aussi acheté un petit appartement en 2007, et son locataire n’a pas payé le loyer pendant 18 mois avant que la procédure d’expulsion n’aboutisse. « Ça m’a couté 18 000 euros, parce que je l’avais acheté à crédit, donc il y a les échéances, les frais engendrés par la procédure, d’huissier, d’avocat, et vous avez en tant que propriétaire les charges de la copropriété qu’il faut assumer ». Si elle a pu s’en sortir, raconte-t-elle, c’est grâce à ses proches. « Je n’aurais pas eu une famille très proche et un conjoint, je ne m’en sortais pas. J’ai revendu ce bien, et j’ai fait une croix sur l’idée d’acheter quelque chose pour le louer, c’est terminé », affirme-t-elle.

M. Chaillot avec Amélie Rosique