Tourisme: l'appellation "Toscane occitane" pour désigner une partie du Tarn rend furieuse l'Italie

Le village de Cordes-sur-Ciel construit au 13ème siècle, dans le Tarn, en 2013. - PASCAL PAVANI / AFP
Une Toscane en France? C'est en tout cas l'appellation revendiquée par l'Office de tourisme de la région de Gaillac et Albi, dans le Tarn, qui s'est renommé "Office de tourisme de Toscane occitane" en 2022. Un nom qui n'est toutefois pas du goût de la Toscane originelle, en Italie, relate La Dépêche du Midi.
"Il n'y a qu'une seule Toscane et ce serait bien que ceux qui, de manière rusée, essaient d'utiliser cette marque pour promouvoir leur territoire cessent de le faire immédiatement", a appelé l'eurodéputé italien de centre-gauche Nicola Danti au Parlement de Bruxelles.
Il dénonce "une pratique de concurrence déloyale, considérée comme inacceptable en raison du potentiel de tromperie des touristes".
Nouvelle "marque" touristique
Ce nom paraît en effet étonnant pour un territoire situé à plus de 800 kilomètres de la célèbre région italienne. Le choix de cette appellation repose sur l'envie des deux offices de tourisme locaux de créer une "marque" attrayante pour ce territoire vallonné serti de vignes et de cités médiévales aux bâtiments couleur rose orangée, "terre cuite" ou "terracotta" en italien.
"L'opération a clairement pour but d'exploiter l'attrait touristique de la célèbre région de Toscane en Italie, en utilisant de manière abusive une marque établie connue dans le monde entier", martèle Nicola Danti, comme le rapporte le journal italien La Repubblica.
"Usurpation d'identité"
Il explique par ailleurs que l'Office de tourisme tarnais a bénéficié de subventions européennes alors que le rôle des institutions européennes, et notamment du Parlement européen, est de lutter "quotidiennement contre des actions similaires qui sont menées dans le reste du monde et qui nuisent à notre économie".
Le président de la région Toscane, en Italie, Eugenio Giani, a pris une position similaire en dénonçant une "usurpation d'identité", un "crime", même s'il dit pouvoir "comprendre que le nom de la Toscane (...) peut être utilisé pour un parallèle qui reconnaît son mérite". Il annonce que la région va réfléchir "aux actions à entreprendre".
Le président de la marque "Toscane occitane" et conseiller départemental Paul Salvador s'est dit lui prêt à toute action en justice: "nous sommes prêts, nous avons les avocats pour défendre notre dossier", a-t-il expliqué à La Dépêche du Midi, reconnaissant malgré tout préférer "un rapprochement amical avec la Toscane, voire des initiatives touristiques conjointes".