BFMTV
Société

Repas, vêtements... Les femmes toujours plus investies après la naissance d'un bébé que les hommes

placeholder video
Une nouvelle étude montre que les hommes utilisent fréquemment "l'argument du manque de disponibilité" lié au travail et favorisent les tâches domestiques "plaisantes."

Des disparités et des inégalités qui persistent toujours. Selon une étude publiée ce jeudi 23 janvier par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), qui s'appuie sur 49 couples qui ont eu un enfant né deux ans auparavant, l'investissement dit domestique des pères conduit un déséquilibre de la répartition des taches au sein du ménage.

Ce dossier, réalisé sous la direction de Marie-Clémence Le Pape de l'Université Lumière-Lyon 2, s'appuie sur les données issues d'une enquête qualitative menée en 2023 auprès de certains des pères interrogés dans l'enquête "Modes de garde et d'accueil des jeunes enfants" réalisée par la Drees en 2021.

Déséquilibres

L'enseignement principal de ces travaux reste que "l'argument du manque de disponibilité lié au travail est fréquemment évoqué pour justifier une moindre implication dans certaines tâches domestiques" par les pères. Deux exemples parlants sont d'ailleurs évoqués à ce sujet.

En ce qui concerne la gestion quotidienne des vêtements de l'enfant, sur les 49 couples interrogés, c'est 39 fois "plutôt la mère" qui s'en occupe, contre 8 fois le père et la mère et 2 fois seulement "plutôt le père."

Comment raconter l’actualité aux enfants et aux ados ? Chaque semaine, en compagnie de leur invité, Zacharie Legros & Nathan Laporte décryptent un événement qui fait la une.
Pourquoi fait-on de moins en moins d’enfants en France?
13:14

Concernant la préparation du repas du bébé, là aussi, le déséquilibre est visible. À 22 reprises, c'est "plutôt la mère "qui s'en occupe contre seulement 12 fois "plutôt le père." La tâche partagée par les parents l'est 12 fois également.

Les pères favorisent la qualité à la quantité

Autre enseignement, le fait que les pères ont "une logique de priorisation de la qualité sur la quantité" et favorisent "les activités parentales plaisantes et tendent à délaisser les tâches peu gratifiantes en justifiant leur implication par une moindre disponibilité ou compétence."

Auprès de BFMTV, Guillaume Daudin, journaliste et auteur de "L'arnaque des nouveaux pères" aux éditions Grasset confirme que "les pères vont souvent faire les tâches les plus sympas, les plus visibles, les plus valorisées socialement."

"Je joue avec mon enfant, mais par contre je ne range pas trop les jouets, je vais au parc avec l’enfant, mais par contre, je ne me tape pas les lessives", détaille-t-il.

Pratiques professionnelles

Plusieurs pères nous confirment également cet état de fait. "C'est vrai, c'est toujours les activités les plus rigolotes parce qu'on est plus dans ce côté-là, clownesque, que parfaitement dans le suivi impeccable du quotidien", dit l'un d'entre eux.

"On a envie de rentrer tôt, mais c'est vrai qu'il y a beaucoup d'échéances avec le travail qui ne sont pas toujours faciles à gérer. On veut faire les efforts, on essaie de faire les efforts", assure un second.

De fait, cette étude met en avant "l'importance des pratiques et usages dans l’entreprise sur les comportements des pères" et met l'accent sur l'importance du télétravail, qui "permet à nombre de pères de faciliter au quotidien cette articulation entre vie familiale et vie professionnelle."

Dernier enseignement, le changement d’idéal de représentation voulu par les pères. Ceux-ci ne veulent plus être les seuls à assurer la stabilité financière du foyer et souhaitent être plus présents sur le plan affectif, tout en gardant une certaine autorité.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV