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Belfort: un abattoir halal provisoire suscite la polémique

Le débat est tendu devant l'abattoir temporaire installé à Belfort.

Le débat est tendu devant l'abattoir temporaire installé à Belfort. - -

A l'occasion de l'Aïd, les autorités autorisent chaque année la mise en place d'abattoirs mobiles pour les 3,5 millions de musulmans de France, afin d'éviter les abattages clandestins, interdits par la loi. Celui installé à Belfort n'est pas apprécié par tout le monde...

A Belfort, les habitants acceptent mal l'installation d'un abattoir halal temporaire, le temps de la fête musulmane de l'Aïd. Ce système, mis en place un peu partout en France, notamment dans les départements n'offrant pas les infrastructures nécessaires pour mener à bien ces sacrifices, vise à éviter au maximum les abattages clandestins, interdits par la loi. Ainsi, 55 abattoirs halal temporaires ont été agréés cette année par le ministère de l'Agriculture.

"Rituel barbare"

Les Belfortains se déchirent sur la présence même de cette structure temporaire. Parmi ses détracteurs, des associations de défense des animaux, qui dénoncent l'"atrocité du rituel haal", mais aussi et surtout des membres du Front National. Eux parlent d’atteinte à la laïcité.

"On a favorisé une communauté autorisant ce rituel barbare dans un pays comme la France", estime Patrick Jeanroch, secrétaire départemental FN du territoire de Belfort.

"Permettre à la communauté musulmane de pouvoir pratiquer son rite"

De son côté le responsable de l'abattoir s'insurge de tant d'attaques. "Ce qu'on ne comprend pas c'est pourquoi, quand il y a quelque chose de positif, on est toujours là à le rendre négatif", regrette ainsi Demba N'Diaye.

Car c’est bien pour lutter contre l’abattage sauvage que la préfecture a donné son autorisation. Depuis le début, le maire de Belfort, Etienne Butzbach, soutien le projet. "Il s'agit de permettre à la communauté musulmane de pouvoir pratiquer son rite, dans le respect des lois de la République et de façon apaisée et normale dans une société comme la notre", explique-t-il à BFMTV.

Près d’un millier de musulmans habitent le territoire de Belfort. Six cents moutons ont été commandés à l’abattoir qui fermera en fin de semaine.