BFMTV
Société

Qui sont les quatre résistants qui vont entrer au Panthéon?

François Hollande lors d'une cérémonie d'hommage à la 2nde Guerre mondiale, le 21 février 2014 au Mont Valérien.

François Hollande lors d'une cérémonie d'hommage à la 2nde Guerre mondiale, le 21 février 2014 au Mont Valérien. - Alain Jocard - AFP

François Hollande tient à honorer la Résistance et à respecter la parité en faisant entrer deux femmes et deux hommes au Panthéon le 27 mai prochain.

"Aux grands hommes la patrie reconaissante". Le 27 mai, quatre "grands hommes"... et femmes de l'Histoire de France feront leur entrée au Panthéon. Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay, ce sont quatre figures de la Résistance auxquelles la République va rendre hommage. 

"Deux femmes et deux hommes qui ont incarné les valeurs de la France quand elle était à terre", comme les avait présentés François Hollande au mois de février 2014. Portraits.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Nièce du général de Gaulle, rescapée du camp de Ravensbrück, elle fut des résistants de la première heure. A 20 ans, en 1940, elle intègre le groupe du Musée de l'Homme, puis le réseau Défense de la France, où elle multiplie les actions de renseignement et d'information.

  • A la Libération, elle participe à l'essor du mouvement politique fondé par son oncle, le RPF. Elle s'engage contre la grande pauvreté, et présidera ATD Quart Monde de 1964 à 1998. Fidèle à son combat, elle fera adopter une loi de lutte contre la pauvreté en 1998. Elle est morte en 2002.

Conformément aux voeux de sa famille, sa dépouille ne sera pas déplacée sur la montagne Sainte-Geneviève, comme l'annonçait Le Progrès au mois de mars.

Germaine Tillion

Cette ethnologue - une des premières femmes à avoir exercé cette profession - est déportée au camp de Ravensbrück en 1943, où elle rencontre d'ailleurs Geneviève de Gaulle-Anthonioz.

  • Germaine Tillion fait également partie des tout premiers résistants en 1940. Elle prend la tête d'un réseau d'évasion de prisonniers de guerre en 1941. Après la guerre, elle devient directrice d'étude à l'Ecole pratique des hautes études et réalise des travaux sur l'histoire de la Seconde guerre mondiale.

Elle s'engage plus tard contre la guerre d'Algérie, où elle avait effectué plusieurs séjours avant-guerre, et meurt en 2008, à l'âge de 101 ans. Comme pour Geneviève de Gaulle-Anthonioz, qui était son amie intime, sa dépouille ne rejoindra pas le Panthéon.

Les deux cercueils ne contiendront qu'une urne remplie de terre prélevée sur leurs tombes.

A travers ces deux figures de la Résistance, François Hollande entend faire une place un peu plus importante aux femmes. "Deux femmes pour rappeler la contribution de toutes celles, anonymes le plus souvent, qui ont fait partie de l'armée des ombres", selon les mots du chef de l'Etat. Elles ne sont pour l'heure que deux à avoir été "panthéonisées".

Pierre Brossolette

Né en 1904, ce résistant est arrêté par la Gestapo en février 1944. Il choisit de se défenestrer le 22 mars, à l'âge de 40 ans, afin de ne pas parler sous la torture. Avant-guerre, il a milité au Parti socialiste, la SFIO, et a exercé comme journaliste après avoir été reçu premier à l'Ecole normale supérieure.

  • Mobilisé en 1939, et lui aussi résistant précoce, il intègre le Groupe du Musée de l'Homme dès sa démobilisation. En octobre 1942, il prend la tête de la Section opératoire, service chargé de faire le lien entre les résistances "intérieure" et "extérieure". A ce titre, il rencontrera le général De Gaulle à Londres.

Jean Zay

Né en 1904, avocat, journaliste, écrivain, Jean Zay connaît une carrière politique fulgurante: élu député radical-socialiste du Loiret à 27 ans puis nommé ministre de l'Éducation du Front populaire à 31 ans, il démissionne en 1939 pour s'engager volontairement dans les troupes françaises à la déclaration de guerre. Il est emprisonné par le gouvernement de Vichy et assassiné dans un bois par la milice le 20 juin 1944, quelques jours après le Débarquement et deux mois seulement avant la Libération, à l'âge de 40 ans.

  • Soixante-quinze personnes sont officiellement inhumées au Panthéon, plus de 1.000 noms sont inscrits sur les murs du bâtiment.
A. D.